RDC : les viols dans l’Est qualifiés d’actes génocidaires à l’égard des femmes (Professeur d’université)

Kinshasa, 11 juin 2025 (ACP).- Les viols, précisément dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont été qualifiés mercredi d’actes génocidaires qui exposent la vie des femmes, selon un professeur d’université, lors des travaux de la troisième journée du colloque international, mercredi à Kinshasa.

« Il y a lieu de considérer les viols comme des actes génocidaires qui, dans le contexte congolais, prennent la forme d’un féminicide, c’est-à-dire le meurtre des femmes. La stratégie d’utiliser le sperme comme une arme biologique ne vise pas seulement le mélange de sang, mais aussi la mort sociale, étant donné que la priorité extrême qualifie les viols comme l’ultime arme de guerre. Dans ce contexte précis, les naissances se transforment en instruments de mort identitaire et sociale », a déclaré Dieudonné Kibungu, professeur à l’Institut de formation théologique et pastorale du Canada.

Il a, à cet effet, déploré la qualification de la femme comme la porte d’entrée du crime par les coutumes des tabous sexuels. « Les coutumes des tabous sexuels considèrent les femmes comme la porte d’entrée du crime de sang et de la destruction identitaire. On attribue aux femmes la lourde responsabilité de ces crimes de sang, perçus comme une transgression des tabous sexuels qui brise le sang familial et l’identité culturelle. Un des motifs de la stigmatisation et du rejet trouve son contexte à ce niveau, alors que le traitement n’est pas le même quand il s’agit des hommes qui transgressent les interdits sexuels, le sang familial et l’identité culturelle ne se brisent pas », a-t-il renchéri.

Selon le professeur, la stratégie biologique ne vise pas seulement le mélange de sang, mais aussi la mort sociale, étant donné que les viols qu’entoure la priorité extrême comme l’ultime arme de guerre dans ce contexte précis, notamment la naissance, se transforment en instrument de mort identitaire en sociale. En outre, M Kibungu a révélé que la théologie africaine est une théologie qui préconise des actions à la fois pragmatiques et politiques engagées et privilégie une transformation dans la manière de faire de la théologie, d’interpréter les textes bibliques, d’aborder la tradition et d’affronter la culture en luttant contre les éléments oppressifs et en valorisant les aspects libérateurs.

« C’est une théologie dont les viols de guerre et leur cadre anthropologique et socio-culturel congolais constituent des expériences fondatrices et immatérielles privilégiées parmi tant d’autres » a-t-il expliqué, avant de souligner que cette théologie vise à opérer un changement des conditions de vie des femmes par une théologie qui s’enracine dans le vécu singulier de chaque femme congolaise. Il a donc suggéré le modèle québécois qui est un modèle d’une pastorale de partenariat homme et femme.

M. Kibungu a défini le modèle québécois comme étant un modèle proposer à la direction d’une paroisse pour une équipe qui est constituée non seulement de prêtres, mais aussi de laïcs, et parmi lesquels on trouve aussi des femmes, a-t-il martelé. « C’est là que les prêtres, les laïcs, les hommes et les femmes peuvent mettre leurs énergies ensemble et proposer quelque chose de consistant pour les inégalités et les dominations des inégalités et les abus de pouvoir vont céder la place à une vie libérée et épanouie, proposée par Jésus », a-t-il conclu. ACP/

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