RDC : restaurer l’autorité de l’État pour lutter contre la justice populaire

Kinshasa, 11 février 2024 (ACP)-La restauration de l’autorité de l’État qui constitue une  solution essentielle pour lutter contre la justice populaire en République démocratique du Congo, a été recommandée par une  activiste des droits des femmes  au cours d’une journée de sensibilisation organisée samedi à Kinshasa.

« Cette restauration est l’une des solutions recommandée pour lutter contre la justice populaire, non judiciaire, consistant pour une foule, à juger et condamner de façon expéditive, passionnée »,  a déclaré Grâce Lula Hamba,  coordonnatrice ai du Cadre Permanent de concertation de la femme congolaise( CAFCO).

Et d’ajouter : « cette condamnation se fait  au moyen d’une sanction arbitrairement choisie, les auteurs et les complices soupçonnés d’un comportement considéré comme contraire à la loi et aux bonnes mœurs ». 

Mme Grâce Lula Hamba intervenant  sur ’’ l’impact social de la justice  populaire : Perspectives des femmes, a expliqué :  » la justice  populaire sabote l’un des piliers fondamentaux de tout État de droit, celui de l’accès  à la Justice pour tous, quelle que soit l’infraction qu’on a commise  portant atteinte au droit à la présomption d’innocence qui est consacré dans la Constitution’’

Elle a indiqué que : « je suis d’avis que pour éradiquer ce phénomène, il faut prendre des initiatives pour restaurer l’autorité de l’État. Le citoyen doit se sentir protéger en faisant recours à la justice. La vindicte populaire est un danger pour tout le monde ? Car nul n’est à l’abri du coup du sort ».

Mme Lula a, en outre souligné que la justice populaire est une pratique illégale réprimée par la loi. « Il est grand temps, que des mesures concrètes soient prises pour que les auteurs de ces crimes soient jugés et punis », a-t-elle dit.

La coordonnatrice ai du CAFCO a lancé un appel au gouvernement, aux services de sécurité et de la Justice de prendre des mesures fermes afin de  mettre terme à cette montée de la justice  populaire.  Aux autorités traditionnelles, de prendre position contre cette forme de justice expéditive en vue d’encourager  le dialogue et la réconciliation.

Mme Lula a  préconisé la sensibilisation de la population sur les conséquences désastreuses de cette pratique et de promouvoir des valeurs de tolérance, de respect des droits humains et de règlement des différends par des voies légales.

 Rappelons que cet atelier a été organisé par la composante de la Police de la Monusco,  à l’attention des éléments de la police nationale congolaise (PNC),  magistrats et  membres de la société civile. 

ACP/C.L.

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