RDC: «sécuriser l’électorat féminin» parmi les recommandations d’une matinée d’échanges à Kinshasa

Kinshasa, 16 août 2024 (ACP).- La sécurisation de l’électorat féminin aux prochaines élections en République démocratique du Congo a été retenue vendredi à Kinshasa, parmi les recommandations proposées par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), lors d’une matinée d’échanges sur les élections.

«(…) Avoir un agenda commun des femmes, corriger le système de recevabilité des listes, travailler sur la prise de conscience politique des femmes, former les femmes par la société civile, supprimer la caution pour les femmes et rendre le quota obligatoire, mettre en place des mécanismes de sensibilisation, sécuriser l’électorat féminin et des voix des femmes font partie de recommandations proposées», a déclaré Me. Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme en RDC (CNDH-RDC).

Selon le président de cette institution d’appui à la démocratie, ces recommandations permettront de promouvoir la participation des femmes aux élections dans l’avenir.

Il a aussi salué cette initiative de mettre à la place publique les réalités vécues par les femmes candidates sur toute l’étendue du pays.

«Ceci témoigne d’une volonté de bien pouvoir capitaliser les acquis du passé et travailler sur les faiblesses enregistrées pour avoir un avenir radieux dans la participation des femmes au processus électoral à tous les niveaux», a martelé Paul Nsapu.

Difficultés des femmes candidates

Selon les enquêtes réalisées par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco), le manque des moyens notamment financiers, l’impréparation et autres nombreuses failles dans l’organisation du côté de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) font partie de nombreuses difficultés rencontrées par les femmes candidates lors des élections de 2023 et de 2024.

«La représentation politique des femmes s’est toujours limitée en deçà du seuil de 20% au sein de toutes les institutions. Cela, depuis l’accès du pays à son indépendance et depuis l’entrée en vigueur de l’actuelle constitution congolaise», a indiqué Grâce Lula, coordinatrice intérimaire  du Cafco.

«(…) Le Cafco, après avoir mené en février et en mars 2024 une première enquête auprès de 122 femmes candidates dans 5 provinces, a diligenté une seconde enquête en mai et en juin 2024 auprès de 460 femmes candidates à tous les scrutins dans les 26 provinces de la RDC», a-t-elle expliqué.

Elle a fait savoir que ces enquêtes ont permis de poser un diagnostic complet et précis de toutes les difficultés rencontrées par les femmes candidates durant l’ensemble du processus électoral.

«Le diagnostic réalisé permettra de mener des actions appropriées pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets et au détriment des femmes lors des prochaines échéances», a soutenu cette experte.

Cette matinée d’échanges a été organisée par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco) dans le but de rendre public les informations récoltées sur les difficultés rencontrées par les femmes candidates lors des processus électoraux en RDC.

ACP/ODM

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