Kinshasa, 12 décembre 2024 (ACP).- Un appel a été lancé jeudi par des organisations féminines de la République démocratique du Congo (RDC) à la prise en compte de leurs droits auprès des partis politiques souhaitant faire partie de la commission multidisciplinaire pour la révision de la Constitution, lors d’un entretien.
«Nous appelons les partis politiques souhaitant faire partie de la commission multidisciplinaire qui sera mise prochainement en place par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshidekedi Tshilombo de prendre en compte les droits des femmes afin que nous ne soyons pas de manœuvre politique », a déclaré Merry Kapula, fondatrice de l’ONG »Hope Live ». Elle a fait savoir qu’il est important d’intégrer des dispositions robustes pour protéger les droits des femmes, en particulier, contre la violence basée sur le genre, l’accès à l’éducation et l’inégalité salariale est très nécessaire pour cette révision constitutionnelle.
D’où il faut renforcer les droits des femmes, tout en garantissant une meilleure représentation dans la loi fondamentale. «Nous n’avons pas besoin des lois discriminatoires à l’égard des femmes. Bien que la révision concerne tous les congolais, les femmes doivent exprimer leurs besoins, notamment un changement tangible dans leur pouvoir d’achat et les lois qui les protègent. La Constitution sera bénéfique que si elle tient compte des conditions des femmes. Sinon, nous ne pouvons rien attendre de positif», a-t-elle indiqué.
Pour un référendum assurant la participation des femmes
Mme Kapula a, par ailleurs, plaidé pour un référendum afin d’assurer la participation des femmes au processus. «Nous plaidons aussi pour un référendum afin de faire attendre nos voix dans cette révision de la Constitution vue que nous sommes majoritaires en RDC. Nous allons mettre en avant l’opportunité que représente cette révision pour améliorer la protection de nos droits et promouvoir l’égalité des sexes », a souligné la fondatrice de l’ONG »Hope Live ». Cette actrice sociale prévient toutefois que si les droits des femmes ne sont pas intégrés dans la nouvelle constitution, cela pourrait aggraver les inégalités. «L’inclusion de dispositions claires dans la révision, telles que l’égalité de genre, la protection contre la violence domestique et sexuelle, ainsi que des quotas pour garantir la représentation des femmes dans les instances décisionnelles ne doivent pas être mis à l’écart », a-t-elle insisté, avant d’appeler à la prise en compte des groupes marginalisés en vue de garantir l’entendement de leurs voix par les membres qui composeront cette commission multidisciplinaire.
Dans son discours sur l’état de la Nation prononcé devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès, le Président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a réitéré sa détermination de réviser la Constitution du 18 février 2006, rappel-ton. Le chef de l’état avait souligné que cette démarche consiste uniquement à lancer une initiative visant à inviter tous les congolais à une réflexion sincère pour bâtir un cadre institutionnel plus adapté aux réalités et aux aspirations du peuple. ACP/