Kinshasa, 09 décembre 2024 (ACP).– Les femmes veuves et filles ont été sensibilisées lundi à leurs droits repris dans le code de la famille afin qu’elles apprennent à se protéger de la maltraitance après la mort de leurs conjoints, lors d’un atelier organisé à leur intention à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
« Les conjointes survivantes ou veuves doivent connaître leurs droits qui sont repris dans le code de la famille pour être protégées par la loi, en vue de ne pas subir la maltraitance après la mort du conjoint », a déclaré Me Pheline Lizanga, avocat au barreau de Kinshasa-Matete. « Les femmes ne doivent pas se laisser faire après la mort des époux, souvent la tendance est de laisser les gens agir à votre lieu et place, or chacun peut mieux protéger ses intérêts et les intérêts de ses enfants », a-t-il ajouté. « La femme congolaise doit savoir qu’Il y a beaucoup de peines qui peuvent être affligées aux gens qui veulent torturer une femme veuve ou les orphelins. Ne pas laisser les familles de tout s’accaparer (…) si la femme agissait et réagissait, ils auront peur parce que face à leur injustice l’Etat va protéger la femme, mais si la femme ne va pas en justice l’Etat ne saura pas ce qui se passe », a-t-il insisté.
Me Lizanga a, en outre, indiqué qu’il y a succession avec ou sans testament, avant de préciser que dans le testament, on ne peut pas inclure les biens qui reviennent à la femme en cas de régime de communauté des biens. A cet effet, il a relevé quelques points concernant la succession, notamment « tous les enfants nés dans le mariage et ceux nés hors mariage ont les mêmes droits à condition que ceux qui sont nés en dehors du mariage soient reconnus officiellement par le défunt », précisant aussi que « selon la loi congolaise, la femme non mariée ne peut pas bénéficier de l’héritage du conjoint ». Il a, par la même occasion, fait savoir que la première catégorie de l’héritage sera léguée aux enfants de la personne décédée et ceux adoptés, et les enfants nés hors mariage seront concernés s’ils étaient reconnus officiellement par le défunt.
Les régimes matrimoniaux

Dans le même ordre d’idées, Me Lizanga a indiqué que tous les régimes matrimoniaux représentent plusieurs avantages, mais cela dépend des objectifs du couple. Pour ce faire, il a conseillé au couple de choisir le régime de séparation des biens ou celui des biens réduits aux acquêts. C’est le régime idéal, a-t-il dit. Car, a-t-il précisé il permet à la femme de rester avec quelque chose au moment de la liquidation du régime matrimonial.
« Dans un couple où la femme est ménagère, on ́ne peut pas l’empêcher de travailler car, le jour où le conjoint serait décédé, celle-ci risque de rester sans rien. Ce sont juste des aménagements qui se discutent avant le mariage, les fiancés doivent prendre du temps pour prendre de grandes décisions ensemble », a-t-il dit. Selon Me Lizanga, succéder c’est un droit qui doit être exercé, « il faut savoir le revendiquer, l’idéal serait de s’entendre en famille, mais si vous ne vous entendez pas il faut obligatoirement voir les experts pour vous accompagner et voir quoi faire pour trouver une solution, sans oublier que la mort d’un conjoint n’efface pas la relation qu’il y avait entre les deux familles » a-t-il conseillé.
« Même une veuve sans enfant a toujours des droits, mais un peu réduit par rapport à celle qui a des enfants », a conclu Me Lizanga. Il sied de noter que cet atelier de formation des femmes confrontées à des problèmes juridiques a été organisé par la structure « educonnect » dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activiste contre les violences faites aux femmes. L’objectif poursuivi par les organisateurs de cette activité était d’apprendre aux conjointes survivantes et veuves de défendre, leurs droits après le décès de leurs conjoints. ACP/