Sud-Kivu : pour l’exemption des frais de justice aux victimes des violences sexuelles

Bukavu, 28 août 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour l’exemption des frais de justice en faveur des victimes des violences sexuelles a été mené lundi à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en RDC, par l’Association des femmes des médias (AFEM), au cours d’une matinée organisée par cette structure.

« Les violences sexuelles sont des réalités vécues dans la partie Est de la République démocratique du Congo et principalement dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu où ce fléau n’épargne personne notamment les écolières, les mères de famille et les veuves. Ces dernières sont souvent victimes de ces actes ignobles. Cette mesure sera bénéfique pour les victimes car, elle leur offrira la possibilité de briser le silence et dénoncer leurs bourreaux », a fait savoir la chargée des programmes de de cette structure, Éliane Polepole, avant de souligner que les frais de justice sont une barrière importante qui a toujours empêché les victimes des violences sexuelles de porter plainte. 

Et d’ajouter : « les conditions de vie de la plupart des survivantes et de leurs familles ne facilitent pas à ces dernières de saisir la justice. Des frais de justice sont parmi les obstacles que rencontrent des survivantes des violences sexuelles pour aller en justice. Certains observateurs pensent qu’en rendant gratuit l’accès en justice, cela aboutirait à la réduction sensible des violences sexuelles dont les femmes et filles sont victimes ».

« Après avoir analysé les cas récurrents des violences sexuelles à l’égard des femmes dans la province du Sud-Kivu et dans d’autres coins du territoire national, il était nécessaire aussi de réfléchir et initier une loi qui pourra enfin permettre aux victimes d’avoir l’accès facile à la justice en leur allégeant tous les frais y afférant. Tous, sommes mobilisés pour accompagner les victimes dans cette lutte contre l’impunité », a conclu Mme  Polepole.

La violence sexuelle, une question nationale

Par ailleurs, la coordonnatrice du Mouvement des survivantes des viols, Tatiana Mukanire a indiqué que « la question des violences sexuelles ne concerne pas uniquement la province du Sud-Kivu. Elle est nationale et nous devons la traiter en adoptant un point de vue national. S’agissant de la démarche de la loi d’exemption des frais de justice aux victimes des violences sexuelles en RDC, j’aimerais dire qu’effectivement l’urgence s’impose, compte du temps que ça prend en attente de sa promulgation, cela bloque plusieurs victimes dans leur quête de justice.

Et d’ajouter : « N’ayant pas suffisamment des moyens pour faire face aux charges financières qui leur sont imposées pour saisir la justice, il y’a des victimes des violences sexuelles qui se découragent et abandonnent en plein chemin le processus judiciaire. Certaines victimes sont même décédées sans avoir obtenu justice. Ce qui est inacceptable. Nous saluons et encourageons cette démarche de loi qui vient alléger la tâche et faciliter l’accès en justice pour les victimes des violences sexuelles. Nous demandons également au parlement et particulièrement au Sénat de travailler dans l’urgence afin qu’elle soit promulguée le plus tôt possible ».

Il sied de rappeler que cette proposition de loi a été adoptée à l’Assemblée nationale le 18 avril 2023 et envoyée au Sénat pour la seconde lecture avant la promulgation par le Chef de l’État.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet