Trois questions à Marie-Josée Ifoku, femme politique (Investir dans l’éducation des femmes)

Kinshasa, 19 mars 2025 (ACP).-  « En République démocratique du Congo (RDC), il est essentiel d’intensifier les efforts pour garantir les investissements qui se traduisent par des changements tangibles dans la vie quotidienne des femmes, notamment en matière d’éducation, de santé, des financements à leurs projets et d’accès à des emplois décents », a déclaré mercredi à l’ACP, Marie-Josée Ifoku, femme politique et candidate aux élections présidentielles en 2018 et 2023, lors d’une interview accordée à l’ACP.

La présidente du parti politique centriste « Alliance des élites pour un nouveau Congo (AENC) » a indiqué que les progrès en RDC restent inégaux. Les obstacles tels que la pauvreté et des normes culturelles restrictives persistent. Une évaluation des initiatives pourrait identifier des lacunes et recommander des améliorations pour garantir l’accès à l’éducation et à des opportunités économiques pour les femmes.

Question 1: Quelle lecture faites-vous sur la Journée internationale des droits des femmes en cette période où les femmes dans l’Est du pays font face à une guerre d’agression rwandaise ?

M-J Ifoku : Pour la Journée internationale des droits des femmes en 2025, il serait important de mettre l’accent sur la résilience et la force de toutes ces femmes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu face aux violences, aux abus, aux viols et injustices qu’elles subissent. Cette journée internationale pouvait être centrée sur des témoignages des femmes courageuses qui luttent pour leurs droits et leur dignité, tout en appelant à la solidarité internationale à travers des forums de discussions, des marches pacifiques durant le mois de mars pour mettre fin à l’impunité des agresseurs. Mettre l’accent sur la sensibilisation aux violences spécifiques subies par ces femmes et également mobiliser des ressources pour protéger leurs droits et renforcer le plaidoyer.

Question 2 : En RDC, quand il s’agit de discussions sur la représentativité féminine, les femmes rurales sont de moins en moins intéressées ou mises en arrière-plan. Que dites-vous face à cette situation ?

M-J Ifoku : Ces femmes jouent pourtant un grand rôle dans l’économie, mais elles manquent souvent de reconnaissance, d’accompagnement et de ressources. 

Il est donc inacceptable que la femme rurale et paysanne congolaise soit souvent oubliée dans les discussions sur la parité ou la représentativité féminine. Il est impératif de mettre en place des politiques spécifiques qui puissent répondre à leurs besoins, en leur offrant un accès à l’éducation, à la santé, et à des opportunités économiques.

Question 3 : Le thème national exploité est « La Congolaise au centre de toutes les ambitions ». selons vous, quelle politique mettre en place pour que le leadership féminin soit réellement influent en RDC ?

M-J Ifoku:  Pour que la femme congolaise puisse pleinement jouer son rôle de leader, il est important qu’elle-même, en premier, puisse prendre conscience de son rôle et de sa place dans la société à tous les niveaux. Cela implique un engagement individuel à se développer et à s’affirmer, ainsi qu’une mobilisation collective pour changer les mentalités et établir des politiques favorables à l’égalité des sexes.

En investissant dans l’éducation, en renforçant les compétences et en plaidant pour des droits égaux qui existent par ailleurs. Elles devraient plutôt rechercher la mise en application de ces droits. Les femmes peuvent devenir des actrices clés du changement dans la société congolaise.

C’est un chemin qui nécessite du temps, mais qui est essentiel pour construire un avenir plus équitable et inclusif. J’ai confiance en la femme congolaise, résiliente et déterminée, qui, malgré les obstacles, finira par se libérer de toutes ces contraintes et jouera pleinement son rôle d’équilibre au sein de notre société.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet