Journée nationale de la masculinité positive, une promotion d’égalité des genres en RDC (un expert en engagement communautaire)

Kinshasa, 21 mars 2025 (ACP). – La journée nationale de la masculinité positive qui sera célébrée le 30 mars en République démocratique du Congo (RDC) a été présentée jeudi comme un moyen de promouvoir l’égalité des genres, lors de la réunion dans le cadre de la campagne « Jeudi en noir ».

« La journée de la masculinité positive qui sera célébrée le 30 mars de chaque année à partir de 2025 est une occasion de promouvoir l’égalité hommes-femmes et filles-garçons en RDC », a déclaré Carlin Vese, expert en engagement communautaire au sein de l’Association pour le bien-être familial/Naissances désirables (ABEN-ND). « La promotion des masculinités positives et des féminités positives constitue un levier essentiel pour la réduction des Violences basées sur le genre (VBG), de l’Exploitation et des abus sexuels (EAS) ainsi que du harcèlement sexuel. L’engagement des hommes et des femmes est primordial dans cette démarche, afin de créer des sociétés plus égalitaires, inclusives et respectueuses des droits de tous, indépendamment du sexe ou du genre », a-t-il ajouté, avant d’expliquer que la masculinité et la féminité positives sont des concepts qui cherchent à promouvoir des comportements respectueux, responsables et égalitaires, en déconstruisant les stéréotypes et les normes de genre traditionnelles.

« La masculinité positive encourage les hommes à exprimer leurs émotions de manière saine, sans avoir à répondre aux attentes rigides de la société qui associent la masculinité à la suppression des sentiments ou à la violence, à rejeter la violence comme moyen d’expression de la puissance et de l’autorité, à  assumer une parentalité partagée et s’engager activement dans les responsabilités domestiques et familiales, à  soutenir l’égalité de genre, en devenant des alliés dans la lutte pour les droits des femmes et en prenant des mesures concrètes pour prévenir la violence », a soutenu M. Vese. La féminité positive, a-t-il poursuivi, quant à elle, met en avant des comportements et des attitudes qui valorisent l’autonomie et l’indépendance des femmes, en leur permettant de choisir leur propre destin, sans être soumises à des rôles prédéfinis par la société. « La féminité positive encourage la solidarité entre femmes et entre les hommes et femmes, en luttant contre les inégalités de genre et en soutenant les droits des femmes. Elle promeut la diversité des corps et des identités féminines, en déconstruisant les standards de beauté et de comportement imposés aux femmes », a-t-il indiqué.

Importance de l’engagement des hommes à prévenir les VBG

M. Vese a, par ailleurs, souligné l’importance de l’engagement des hommes et des femmes pour prévenir les VBG en RDC. « Les VBG et l’Exploitation et abus sexuels (EAS) sont souvent exacerbées par des dynamiques de pouvoir inégales entre les sexes. L’engagement des hommes et des femmes pour promouvoir des modèles de masculinité et de féminité positives est crucial pour changer ces dynamiques et créer des sociétés plus sûres et plus égalitaires », a-t-il dit.

Selon M. Vese, les rôles des hommes dans la prévention des VBG et des EAS est de démanteler les stéréotypes de genre en travaillant à déconstruire les stéréotypes traditionnels qui associent la virilité à la domination et la violence, les hommes peuvent promouvoir des comportements plus respectueux et égalitaires envers les femmes et les autres hommes. « En prenant position contre les violences en dénonçant les violences sexistes et en soutenant les victimes, les hommes peuvent contribuer à créer des environnements où la violence et l’exploitation sont intolérables », a-t-il dit. « Les hommes doivent encourager la parentalité responsable et l’égalité domestique. Un homme engagé dans la promotion de la masculinité positive doit aussi participer activement à la répartition équitable des tâches domestiques et familiales. Ce qui contribue à des relations égalitaires entre les sexes ». La campagne « Jeudi en noir », organisée chaque semaine à travers le monde, est née pendant la décennie œcuménique des Églises solidaires des femmes (1988-1998) proclamée par le Conseil œcuménique des églises (COE). Elle est inspirée de différents mouvements, notamment l’Association des mères de la place de Mai d’Argentine qui, tous les jeudis, se rassemblaient pour protester contre la disparition de leurs enfants pendant la dictature et la Communauté des femmes noires d’Israël et de Palestine, qui manifestent encore aujourd’hui contre la guerre et les violences.ACP/

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