Tshopo, 11 juin 2025 (ACP).- Le projet des mesures provisoires urgentes pour restaurer la dignité des victimes de violences sexuelles de la Tshopo, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), a été lancé mercredi à Kisangani, chef-lieu de la province, selon un communiqué.
« Ce projet est la première dans les actions de mesures urgentes en faveur des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes qui compromettent la paix et la sécurité humaine. A ce sujet, 3000 bénéficiaires directs bénéficieront d’une prise en charge psychologique, ainsi que d’une réinsertion professionnelle et économique au sein des sites de Konga Konga, Saint Gabriel et Lubunga dans la ville de Kisangani », a déclaré Sandrine Lusamba, coordonnatrice nationale de l’ONG « Solidarité féminine pour le développement intégral » (Sofepadi), citée dans le communiqué de cette structure.
« Ce projet est une opportunité de montrer que la réparation, même provisoire, est possible. C’est aussi un signal fort d’un État qui prend ses responsabilités, d’une société civile mobilisée, et d’un avenir où la dignité humaine n’est plus négociable », a-t-elle ajouté. Mme Lusamba a fait savoir que l’ONG « Sofepadi » assurera la coordination globale des activités, le suivi rigoureux, la qualité des interventions, mais aussi la centralité des victimes dans toutes les étapes du projet.
« Nous veillerons à ce que les bénéficiaires soient, non seulement aidés, mais aussi écoutés, impliqués, et surtout reconnus comme sujets de droits », a-t-elle soutenu, avant de reconnaître qu’il y a plusieurs défis à relever, à savoir : la complexité des traumatismes, la fragilité du tissu social, les attentes parfois élevées nouvel. Elle a, à cet effet, reconnu l’union des expertises et de l’expérience acquise sur d’autres contextes similaires et la méthode rigoureuse du Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits (Fonarev), qui selon elle, sont les fondations sur lesquelles Sofepadi va bâtir le succès de cette intervention.
Mme Musamba a précisé que ce projet est une réponse urgente, humaine et coordonnée à une crise profonde. « A Kisangani, dans les camps de Konga-Konga, Saint Gabriel et Lubunga, des milliers de nos compatriotes vivent dans des conditions inacceptables. Ce projet vise à restaurer leur dignité, à soutenir leur résilience et à préparer un avenir meilleur, dans l’attente des réparations intégrales prévues par la loi », a-t-elle dit. Depuis sa création, la Sofepadi s’est engagée sur le terrain pour défendre les droits des femmes, des enfants et des communautés meurtries par les conflits armés. Ce projet des mesures provisoires urgentes de 20 mois qui vise à construire un avenir meilleur de cette population vulnérable, bénéficie de soutien financier et technique du Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (Fonarev). ACP/