Kinshasa, 20 juin 2024 (ACP)- La sécurité des hôpitaux a été recommandée mercredi pour accélérer la guérison des victimes des violences sexuelles, lors d’un entretien mercredi à Kinshasa en République démocratique du Congo, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps des conflits, célébrée le 19 juin de chaque année. « Les groupes armés contrôlent souvent l’accès aux services médicaux et la plupart des femmes et des filles vivant dans des zones des conflits ne consultent pas un médecin par peur, stigmatisation ou de l’insécurité ambiante.
C’est pourquoi la sécurité des hôpitaux est essentielle pour permettre aux personnes blessées dans un conflit ainsi qu’aux victimes des violences sexuelles de recevoir des soins appropriés》, a déclaré Dr Candice Nawej, médecin au centre hospitalier de la Direction générale de la Caisse Nationale de la sécurité sociale. Le mépris du droit international, la prolifération des armes et la militarisation croissante sont en train d’exacerber la violence sexuelle en temps de conflit et constituent de graves menaces pour la sécurité de la population, en général et des individus les plus vulnérables en particulier》, a-t-elle ajouté. Selon le Dr Nawej, les violences sexuelles liées aux conflits ont des effets néfastes à long terme sur les victimes. Elles ont des répercussions sur la santé physique, sexuelle, reproductive et mentale et sont en mesure de détruire le tissu social des communautés. Les femmes et les filles sont confrontées à des formes brutales des violences sexuelles. La destruction des établissements de santé, le meurtre d’agents de santé et les contraintes d’accès humanitaire empêchent l’assistance vitale aux survivants.
Je saisi l’opportunité pour lancer l’appel aux autorités afin de protéger les hôpitaux et les établissements de santé et les personnels de santé en temps des conflits. Cela représente une grave menace pour la sécurité de la population, notamment des groupes vulnérables tels que les rescapés des violences sexuelles liées aux conflits et les hôpitaux étant en première ligne dans l’assistance vitale, a-t-elle dit.
Conséquences des attaques contre les établissements sanitaires
Le Dr Nawej a fait savoir que les attaques contre les établissements de santé dans les zones des conflits ont des conséquences dévastatrices sur les femmes enceintes, allaitantes et les nouvelles mères, avec un nombre sans précédent des femmes et des filles qui seraient mortes avant ou pendant l’accouchement. « Il est crucial d’assurer leur sécurité, de fournir des soins complets et de soutenir les survivants afin de prévenir les préjudices et la marginalisation à long terme », a-t-elle fait savoir, avant de souligner : « assurer la sécurité des hôpitaux dans les zones des conflits est donc primordial pour le bien-être des victimes des violences sexuelles et celles à risque et pour soutenir leurs quêtes de justice et de réparation ».
La communauté internationale doit assurer la protection de ces structures car elles sont vitales pour les survivants des violences sexuelles. Le soutien financier doit donner la priorité aux réponses centrées sur les survivants dans les situations de conflit, y compris des services de soutien complets, a-t-elle conclu. Le 19 juin 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté par consensus la résolution A/RES/69/293 proclamant le 19 juin, Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit afin de sensibiliser à la nécessité d’y mettre un terme, de manifester de la solidarité envers les populations. L’expression « violences sexuelles liées aux conflits » recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse involontaire, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, ainsi que toute autre forme des violences sexuelles de gravité comparable, perpétrés contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons, et ayant un lien direct ou indirect avec un conflit. Cette expression inclut également la traite des personnes à des fins des violences sexuelles ou d’exploitation sexuelle lorsque ces faits surviennent en temps des conflits. ACP/