Viols sur mineures : les arrangements à l’amiable décriés

Kinshasa, 04 mars 2025 (ACP).- Les arrangements à l’amiable lors d’un viol sur mineure entre la famille de la victime et le présumé auteur, ont été décriés mardi par les acteurs des organisations non gouvernementales, au cours d’une réunion du Consortium des femmes fortes, dans la commune de Mont-Ngafula (Ouest de Kinshasa en République démocratique du Congo).

« C’est bien très complexe lorsqu’il s’agit d’un cas de viol sur mineure. Il s’agit déjà d’une atteinte sur la personne humaine, car c’est de l’appareil reproductif de la victime dont on parle. Et les arrangements à l’amiable ne résolvent pas du tout tous les problèmes. Il faut laisser agir la rigueur de la loi», a déclaré Me Charline Asifiwe, coordinatrice de la Clinique juridique de droit de la Santé membre du consortium.

Elle a appelé les familles de victimes à se confier à la justice qui, d’après elle, reste l’organe habilité à remettre toutes les parties dans leurs droits. « Et quand même, le bourreau était condamné, la famille doit se battre afin que la victime obtienne une prise en charge complète en vue d’une bonne réintégration sociale», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Me Asifiwe a recommandé à ses collègues du consortium de multiplier des campagnes de sensibilisation afin de permettre à la population de connaître ses droits.  Ce nouveau consortium, qui travaille en collaboration avec le service Genre, famille et enfant de la commune de Mont-Ngafula, a mis en place un Projet d’appui à la prévention, la protection des VBG et à la résilience des adolescentes et jeunes femmes les plus risqués de Kinshasa.

Pour l’intégration de la thématique « genre » au comité communal de développement de Mont-Ngafula

Mme Astrid Tambwe, chargée des projets du consortium

L’intégration de la thématique genre et inclusion au sein du comité communal de développement de la commune de Mont-Ngafula (ouest de Kinshasa en République démocratique du Congo) a été proposée par le consortium Femmes fortes, au cours d’une réunion. « Dans le cadre de la mise en œuvre du plan communal de développement, nous proposons l’intégration de la thématique genre dans le comité communal de développement. Il s’agit concrètement de doter le Comité d’un programme genre axé sur la prévention et protection contre les discriminations et les violences basées sur le genre ; les formations en métiers pour l’autonomisation de manière inclusive des mères adolescentes, orphelins, femmes chefs de familles et autres groupes vulnérables », a dit Mme Astrid Tambwe chargée des projets du consortium.

Selon Mme Chantal Nsinda, coordonnatrice du consortium, il s’agit de mener un travail en synergie pour une prise en charge complète des victimes des violences basées sur le Genre. Au cours de cette réunion, un projet d’appui à la prévention, la protection des violences basées sur le genre et à la résilience des adolescentes et jeunes femmes les plus risquées de Kinshasa a été présenté et amendé par les acteurs de différentes organisations non gouvernementales.« Grâce à ce projet amendé, aujourd’hui,  et qui rencontre les intérêts de tous les participants, nous pensons ainsi mener une lutte à grande échelle dans Kinshasa, en général, et, dans la Lukunga, en particulier», a fait savoir Mme Sinda.

La prochaine réunion a été fixée dans une semaine pour enrichissement et adoption de ce projet. Ce consortium est composé de plusieurs organisations et structures, notamment le service communal Genre, famille et enfant, Femme initiée aux actions de développement (Fiade), la clinique juridique de droit de Santé, la police de protection de l’enfant et de lutte contre les violences basées sur le genre, un office d’encadrement psychologique. ACP/

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