Kinshasa, 18 avril 2024 (ACP).- Le ministre de l’Industrie a interpellé l’opinion dans son nouvel ouvrage sur le fait que la République démocratique du Congo a engrangé, en elle-même, 156 résolutions dont 59 de l’Assemblée générale de l’ONU et 97 du Conseil de sécurité, a appris l’ACP jeudi de l’auteur.
« Avec 156 résolutions sur la seule République démocratique du Congo, l’Organisation des Nations Unies, a une présence de 25 ans sur le sol congolais. Elle investit annuellement près d’un milliard de dollars américains chaque année pour sa mission. Avec ce tableau, la RDC a-t-elle résolu ses problèmes sécuritaires ? A-t-elle joué sa partition pour rentabiliser les résolutions prises sur elles ? D’où mon interpellation de l’opinion dans notre nouvel ouvrage intitulé ‘’Recueil annoté des résolutions de l’assemblée générale et du conseil de sécurité des Nations Unies sur la RDC de 1960-2023’’ », a indiqué Docteur Julien Paluku Kahongya, ministre de l’Industrie et auteur de la publication.
Ce gouverneur honoraire du Nord-Kivu, qui a perçu les forces et faiblesses de l’ONU ainsi que ses agences d’exécution, affronté le CNDP et le M23 jusqu’à la victoire des Forces armées de la RDC sur l’ennemi, a déclaré avoir partagé dans ce manuel les expériences réussies ou non, pour construire les théories et pistes d’actions.
A l’en croire, ce livre explique les contextes de ces résolutions et les périodes avec les faits y relatifs.
L’auteur de cet ouvrage de trois tomes avec 800 pages, qui a rappelé avoir été sur tous les fronts, aussi bien diplomatique que politique en prenant part à tous les pourparlers sécuritaires avec en mains les données locales sur le terrain, demeure cependant curieux d’observer que les résolutions des Nations Unies sont méconnues de leurs destinataires.
Cette publication a été portée sur les fonts baptismaux par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula Apala, mardi, dans un auditorium du Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, devant un parterre d’invités du monde scientifique, littéraire, politique et de nombreux curieux.
Trois moments forts ont permis à l’opinion tant nationale qu’internationale de mieux cerner l’ouvrage, lesquels moments ont été suffisamment explicités par un parterre d’éminents professeurs.
Le Professeur Bongeli a présente l’auteur, Julien Paluku Kahongya, dont il établit un lien entre lui et l’ouvrage en mettant en exergue des matériaux d’élaboration aboutissant sur une lecture endogène de l’histoire immédiate de la République démocratique du Congo.
« Ce chevronné de la territoriale a gravi tous les échelons de la gestion de la chose publique partant de chef du quartier Virunga à Goma au Nord-Kivu, jusqu’à devenir gouverneur de cette province durant 12 ans et aujourd’hui ministre de l’Industrie. D’une bourgade détruite par le volcan, Goma est aujourd’hui la plus belle ville du pays grâce à Julien Paluku Kahongya avec l’appui des opérateurs économiques. Une fois à l’industrie, il a donné au pays pour la première fois ‘’le Plan directeur national de développement de l’industrie’’», a dit le Professeur Emile Bongeli.
Avec ce livre, a-t-il souligné, Julien Paluku vient de faire son entrée dans le cercle des chercheurs et analystes qui sont activement inscrits dans la recherche des solutions pour le défi sécuritaire.
Le professeur Bongeli a également reconnu dans son intervention que l’ONU est un acteur majeur du développement du monde, avant de s’interroger sur ce que serait le monde moderne sans cette organisation internationale.
« La RDC est toujours au centre des préoccupations des Nations Unies sur tous les plans (Economie, environnement, social, climat, agriculture, humanitaire etc… », A-t-il conclu.
Pour sa part, le préfacier de l’ouvrage, Vital Kamerhe, a laissé entendre que l’auteur Julien Paluku a mis toute son intelligence à profit afin de mettre à la disposition des chercheurs congolais ces outils.
« Seuls quelques privilégiés ont le secret de ces résolutions des Nations Unies et le tout dépend de la manière dont la diplomatie est menée afin de parvenir à en connaître les tenants et les aboutissants », a relaté cet ancien commissaire général du gouvernement en charge des relations avec la Monuc.
L’autorité morale du regroupement politique Union pour la Nation congolaise (UNC) a, par ailleurs, regretté le fait qu’avec plus de 10 millions des morts, la RDC voit sa population périr dans un conflit qui n’est pas le sien.
Le député national Kamerhe est revenu sur la nécessité de créer un front militaire, diplomatique et politique, face à l’agression dont le pays est victime. Il trouve cependant bizarre qu’aucun pays africain n’eusse condamné l’agression dont la RDC est victime.
D’après lui, « seules les résolutions ne suffisent pas et qu’il faut ‘’nécessairement’’ un lobbying et un appui des membres permanents de cette ONU ».
Vital Kamerhe, qui a reconnu avoir participé à la rédaction de 14 résolutions de l’ONU, a invité la République démocratique du Congo à participer activement à la rédaction des résolutions.
Signalons que le premier Tome de cet ouvrage va de 1960 à 2006, naissance du pays, reconnaissance internationale, sécessions, rébellions, dictatures etc.
Le deuxième Tome part de 2007 à 2018 jusqu’à la première alternance avec l’insurrection, le glissement ainsi que toutes les péripéties.
Et enfin, le troisième Tome s’étend sur une période de 2019 à 2023 marquée par la rupture de la coalition FCC-CACH, résurgence des groupes armés jusqu’à l’agression une nouvelle fois de la République démocratique du Congo.
Quid de l’auteur ?
L’auteur est détenteur de plusieurs diplômes dont une formation aux Etats Unis d’Amérique dans la gestion des conflits du département d’État. Il a de l’expérience dans la territoriale pour avoir gouverné dans un contexte de conflit et guerre.
Député national de son état, ce leader du regroupement politique Alliance Bloc 50 (A/B50) est aussi doctorant en Management des conflits armés, paix, sécurité, décentralisation et développement à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). ACP/ C.L
