Kinshasa, 1er mars 2025 (ACP).- Le peuple de la République démocratique du Congo commémore ce lundi 3 mars, la disparition tragique, il y a quatre décennies, du patriarche Alfred Nzondomyo a Dokpe Lingo, l’un des grands dignitaires du pays, a appris samedi l’ACP de source familiale.
« Au programme de la commémoration, le 3 mars 2025, à 12 heures dans la cathédrale Notre Dame du Congo, il est prévu une messe de requiem en mémoire de l’illustre disparu. Le même jour à 14 heures justes au Palais du peuple, dans la salle de Banquet, l’assistance sera conviée à la signature du Livre d’or en souvenir du patriarche. Et à partir de 14 heures 15 minutes, il y aura projection du documentaire du Grand Léopard Ngbaka-Mabo », a déclaré le député national Alfred Dibandi Nzondomyo.
Selon l’élu de Libenge dans la province du Sud-Ubangi, petit-fils de l’illustre disparu, il est également prévu une cérémonie coutumière accompagnée de la musique folklorique, lors de ces assises.
Quid du patriarche Nzondomyo ?
Alfred Nzondomyo A-Dokpe Lingo, né le 30 décembre 1931 à Libenge-Kete dans le territoire de Libenge (Sud-Ubangi), fut une personnalité influente de la République du Zaïre (actuelle RDC).
Après ses études au Petit séminaire de Molegbe et au Grand séminaire de Nyangara, où il étudia la philosophie et la théologie pendant 5 ans, il abandonna la vocation sacerdotale et entra dans l’administration coloniale en 1956.
Après l’indépendance, Nzondomyo 1er devint Directeur provincial de l’Information à Coquilhatville (Mbandaka).
En 1962, il fut élu président du Conseil provincial (1er Gouverneur) de l’Ubangi, mais son gouvernement fut dissout par l’Exécutif national piloté par Cyrille Adoula. Réélu peu après par acclamations, il rejoignit le Mouvement pour l’Évolution Démocratique Africain (M.E.D.A) et resta en poste jusqu’en 1965, avant d’être élu comme député national indépendant.
Sa carrière politique s’intensifia sous la 2ème République. Il devint successivement 2ème Secrétaire parlementaire (Rapporteur adjoint) en 1965, puis 1er Secrétaire parlementaire (Rapporteur) en 1970, sous la présidence d’André Bo-Boliko. En 1971, il accéda au poste de Secrétaire général adjoint du Comité exécutif national du Mouvement populaire de la Révolution (MPR).
En 1972, il fut nommé ministre de la Justice, cumulant cette fonction avec son mandat parlementaire jusqu’en 1975.
Alfred Nzondomyo joua un rôle majeur dans le conseil législatif (Parlement monocaméral du Zaïre), occupant plusieurs postes clés, dont celui de Président de la Commission politique, administrative et judiciaire en 1975, de 2ème vice-président (1974-1977), de 1er vice-président (1977-1979), avant d’être porté au pinacle en avril 1980 au prestigieux poste de Président du Parlement, fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort, le 3 mars 1984.
Parallèlement, il fut membre du Bureau politique du MPR et commissaire politique.
Commis d’Etat, Nzondomyo 1er a également dirigé plusieurs entreprises publiques, notamment la Compagnie maritime du Zaïre (C.M.Z.), l’Agence maritime du Zaïre (A.MI.ZA), le Combinat industriel de Gemena (COM.INGEN).
Il reçut plusieurs distinctions honorifiques dans l’Ordre national du Léopard (Officier, Commandeur, Grand Officier, Grand Cordon), ainsi que des décorations étrangères comme l’Ordre du mérite de Corée du Sud et le Commander of the Order of the Federal Republic (CFR) du Nigeria.
ACP/Célestin Lutete