Kinshasa, 15 août 2022 (ACP).- Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son gouvernement doivent se frotter les mains, maintenant que l’ONU a fini par reconnaître l’agression de la RDC par le Rwanda.
Cette victoire incontestable, à l’actif de la nouvelle diplomatie congolaise, qui allie parfaitement souplesse, fermeté, négociation et persuasion, ouvre de nouvelles perspectives de paix, dans la partie Est de la RDC.
Ici, depuis une vingtaine d’années, le Rwanda principalement, et l’Ouganda accessoirement, avec le soutien actif de certaines multinationales, surtout anglo-saxonnes, sous l’œil complaisant des pays occidentaux, avaient pris la répréhensible habitude d’envoyer des corps expéditionnaires très nocifs dans l’Est congolais, sous-couvert des « rébellions » montées de toutes pièces.
Cette supercherie qui a trop duré vient d’être éventrée au grand jour par un rapport de l’ONU.
Cette même Organisation des Nations Unies qui, sans doute embarrassée devant le pouvoir rwandais qui lui reprochait de n’avoir pas pu empêcher les massacres des Tutsis et des Hutus modérés de 1994, a jusque-là fermé les yeux sur les crimes immondes commis par les forces rwandaises et les « rebelles » qui écument l’Est de la RDC.
Mais ne voila-t-il pas que sortie de sa torpeur, l’ONU, à travers une commission d’experts mandatés sur le terrain, affirme haut et fort aujourd’hui que des troupes rwandaises opèrent bel et bien à l’intérieur des frontières de la RDC.
Il existe à ce sujet des « preuves solides » et irréfutables, selon les experts.
Pour le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et tous les Congolais, ce rapport n’apporte rien de nouveau, l’ONU ne faisant finalement que reconnaître ce qu’ils n’ont eu de cesse de clamer depuis longtemps, à savoir que la RDC est victime de l’agression rwandaise.
Une agression qui se solde aujourd’hui par près de huit millions de morts, des viols et des déplacements forcés massifs des populations.
Non aux simples dénonciations et condamnations
L’ONU ne peut pas s’arrêter à des simples dénonciations et condamnations des agissements répréhensibles du pouvoir monoéthnique de Kigali.
New York dispose des moyens et capacités de contraindre le Rwanda à se comporter désormais comme un « Etat civilisé moderne ». Pour commencer, l’organisation mondiale devrait dépasser ses propres contradictions.
Personne ne peut comprendre que devant l’évidence de l’agression rwandaise, l’ONU autorise l’agresseur, le Rwanda, à acheter des armes utilisées dans des sales besognes à l’Est congolais, et impose un embargo de fait au pays agressé, la RDC, l’empêchant ainsi de se procurer des armes pour se défendre.
En plus des actions concrètes pour amener l’ONU à agir dans le bon sens, la diplomatie congolaise qui n’a jamais été dans une aussi bonne posture, devrait également s’activer pour capitaliser tous les signaux positifs en sa faveur.
Car, en plus du rapport des experts de l’ONU, l’injonction du Sénat américain demandant au département d’État de reconsidérer sa politique vis-à-vis du pays agresseur rwandais ainsi que l’appel du souverain belge de voir enfin la paix être restaurée à l’Est de la RDC, sont des signes qui ne trompent pas. L’aventurisme rwandais dans les Grands Lacs africains touchera bientôt à sa fin.
Les autorités congolaises ont sensibilisé dans ce sens le secrétaire d’État américain Antony Blinken à Kinshasa, lorsqu’il s’est notamment entretenu avec le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
