Agression rwandaise : l’une des solutions d’une paix durable reste la justice (Parti politique belge) 

Bruxelles, 15 mars 2025 (ACP).- La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies est un instrument contraignant qui pose un grand problème au Rwanda, mais la solution pour une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo doit nécessairement passer par la Justice et la lutte contre l’impunité.

Me Vincent Lurquin, avocat à la Cour pénale internationale (CPI), qui l’a déclaré vendredi à Bruxelles, au cours de la conférence organisée par le parti Défi sur le thème « Guerre à l’est du Congo : quelles solutions », a estimé qu’avec le déplacement du procureur général Karim Khan à Kinshasa, « on parle de plus en plus de l’instauration d’un Tribunal pénal international pour la RDC ».

« Il s’agit d’une étape importante pour juger efficacement les crimes commis pendant 30 ans dans l’est du Congo, en incluant des acteurs non signataires du Traité de Rome qui échappaient au jugement de la CPI », a averti l’avocat belge.

À son retour à La Haye, le procureur général Karim Khan, au vu des dossiers mis à sa disposition, s’était indigné du long silence de la communauté internationale. « Combien de générations d’enfants doivent être sacrifiées pour que le monde puisse s’émouvoir ? », s’était-il interrogé, selon Me Lurquin.

Pour sa part, le Prof Dieudonné Wamu, politologue et expert des questions sur la RDC, a retracé l’origine de la guerre dans l’est de ce pays depuis le génocide rwandais en 1994 jusqu’à la résurgence du M23, en passant par tous les mouvements politico-militaires, notamment le RCD sous diverses déclinaisons, le MLC et le CNDP, avant d’interpeller la Belgique qui, selon lui, devrait s’impliquer activement pour aider la RDC à résoudre le problème de nationalité dans sa partie orientale.

« Le conflit en RDC ne concerne pas la possession des terres, qui est une réalité liée aux clans et que les populations rwandophones ne peuvent revendiquer, étant donné qu’elles n’existent pas sur le territoire congolais dans les limites reconnue par le droit international », a affirmé l’expert.

Le Prof Wamu a estimé qu’il est « important d’aider la RDC à mettre fin à cet imbroglio sciemment entretenu par Kagame dans le seul objectif d’assurer la survie du Rwanda grâce aux fabuleuses richesses qu’il a découvertes chez son voisin au fur et à mesure qu’il envahissait son territoire depuis 1996 ou accompagnait des mouvements rebelles opposés à Kinshasa ».

De son côté, Georgine Dibua, historienne et consultante au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, a regretté que la communauté internationale ne puisse disposer de suffisamment d’informations sur le Rwanda, occupé par les Hutu (80%), les Tutsi (15 à 18%) ainsi que par les Twa et les Akinga, que le régime de Kagame, dans sa logique d’externalisation, s’acharne à rayer de la carte du Rwanda.

La députée régionale belge d’origine congolaise Gisèle Mandaila avait auparavant expliqué, au nom de son parti politique, que cette conférence a le mérite de donner des informations aux parlementaires afin qu’ils aient les outils pour interpeller les gouvernements au niveau de la Belgique et à l’international en vue d’une solution durable aux violences dans l’est de la RDC.

ACP/C.L.

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