Kinshasa, 24 août 2023 (ACP).- Un appel à la revitalisation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, conclu le 24 février 2013, a été lancé jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo(RDC) lors d’un atelier de redynamisation du Mécanisme national de suivi dudit Accord. « Le présent atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du communiqué du Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l’Union africaine, adopté le 17 février 2023, et du sommet quadripartite du 27 juin, qui recommandent expressément la redynamisation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba », a déclaré le coordonnateur du Mécanisme national de suivi, le Pr Ntumba Luaba, dans son mot de circonstance à l’ouverture de cet atelier de deux jours , placé sous le thème « l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands lacs ». Le coordonnateur a indiqué que cette recommandation est justifiée par le caractère illimité de l’implémentation dudit Accord, dix ans après son adoption. « L’impératif de revitalisation, qui est largement reconnu par les observateurs et par les parties prenantes tant régionales qu’internationales, coïncide avec l’avènement d’une nouvelle équipe dirigeante au sein du Mécanisme national de suivi », a-t-il poursuivi.
Evaluation
Il a également fait savoir que cet atelier est organisé pour, à la fois, faire l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Accord-cadre, en fonction des développements intervenus depuis son adoption, évaluer les engagements pris par les Etats de la région à la lumière des engagements de la RDC, et évaluer l’action du Mécanisme national de suivi. Les différentes interventions dans le cadre de l’atelier touchent au renforcement du secteur de la sécurité et la consolidation de l’autorité de l’Etat; à la réconciliation nationale, tolérance, démocratie et décentralisation, au développement économique, expansion des structures, services sociaux de base et réforme des finances ainsi qu’au rôle du Mécanisme national de suivi, en rapport avec les engagements des États de la région. L’Accord-cadre d’Addis-Abeba, auquel le Mécanisme national de suivi doit son nom et sa raison d’être, a été conclu le 24 février 2013.
Au moment de sa signature, cet accord pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, visait notamment à mettre fin aux violences récurrentes et persistances, avec leur lot de conséquences dévastatrices telles que les violations graves et massives des droits de l’homme, les actes de violences sexuelles, le déplacement massif des populations civiles. Le Mécanisme national de suivi, qui a été mis en place au sein du gouvernement en vertu de l’article 9 de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, a pour mission notamment de superviser la mise en œuvre des engagements pris au niveau national, afin de mener les réformes appropriées en vue de la stabilisation et de la pacification définitive voulues par les signataires de l’Accord-cadre. L’Accord-cadre avait été signé par 11 pays de la région des Grands Lacs (Afrique du Sud, Angola, Burundi, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Zambie), rejoints par le Kenya et le Soudan, le 31 janvier 2014. Quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations unies (ONU), l’Union africaine (UA), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), s’y étaient ajoutées. ACP/