Kinshasa, 14 avril 2023 (ACP).- Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale chargée de faire la lumière sur la circulation des produits pharmaceutiques en République démocratique du Congo a auditionné, jeudi à Kinshasa, le ministre de la Santé publique, a appris l’ACP de source parlementaire. « J’ai été invité à la commission de l’Assemblée nationale pour répondre à une question fondamentale, celle du médicament, de son contrôle, de sa circulation et du danger qu’il peut représenter pour la vie humaine. Je suis venu pour donner un éclairage en tant que ministre de la Santé quant à cette grande problématique du médicament », a déclaré le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Samuel-Roger Kamba, au sortir de sa séance avec les députés nationaux. « En tant que ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, mon rôle est d’éclairer le Parlement sur les risques que court la population en consommant un médicament de mauvaise qualité », a-t-il précisé, ajoutant que le médicament figure parmi les éléments de la santé publique. Pour les membres de la commission, « cette activité avait pour but de donner du tonus à l’enquête, parce qu’après le départ de l’ancien ministre, on croirait que les armes ont été rangées ». « Comme le ministre vient d’arriver, il est important qu’on puisse prendre contact avec lui, question de le pousser à vite s’imprégner des dossiers que son prédécesseur a laissés sur la table de travail », a indiqué l’un des députés membres de cette commission d’enquête parlementaire.« En réaction, le ministre a promis de travailler dans le sens des orientations de l’Assemblée nationale », a conclu le député. Cette commission travaille en étroite collaboration avec l’Ordre des pharmaciens et les experts du ministère de la santé, dans le souci de peaufiner des stratégies les meilleures pour mettre fin au phénomène de circulation de faux médicaments en RDC.
Constat amer du président national de l’Ordre des pharmaciens
Le président national de l’ordre des pharmaciens de la RDC, Glorry Panzu abordé, dernièrement par l’ACP, a évoqué ce problème de circulation de faux médicaments, tranchant que « plusieurs médicaments qui circulent dans notre pays sont de qualité douteuse, car ils ne respectent pas le circuit de distribution, c’est-à-dire de la fabrication à la consommation ». Il a signalé, à titre d’exemple, que « le nombre d’officines autorisées est largement inférieur au besoin de la population. C’est notamment le cas de Kinshasa qui a besoin de plus de 3.000 officines, mais on y trouve moins de 100 officines, sur plus de 1.500 non autorisées ».
« Le secteur pharmaceutique en RDC va mal. Il est quasi inexistant car on parle du secteur pharmaceutique lorsqu’un pays regorge des pharmacies, alors que notre pays n’en a pas. Il revient à l’Etat congolais de créer, de réguler et de contrôler ce secteur, et nous, l’ordre des pharmaciens, allons l’accompagner dans ce travail », a conclu le Pharmacien Glorry Panzu. ACP/