Défis du gouvernement Suminwa  : Trois questions au juriste et sociologue Roger Lukumu

Kinshasa, 23 avril 2024 (ACP).- Le changement des mentalités, la restauration de l’autorité de l’Etat et l’éducation au patriotisme constituent  les chantiers de taille auxquels la Première ministre et son futur gouvernement devront s’attaquer de toute urgence en dehors notamment de  l’économie, du social et de la sécurité, a indiqué mardi le juriste et sociologue congolais Roger Lukumu, dans un entretien avec l’ACP.

Me Roger Lukumu, enseignant à l’Université, a également insisté sur le recrutement massif suivi de la formation qualitative de la Police et de l’Armée. Il est également  avocat et expert juriste dans le secteur minier.

Question 1 : Quelles actions prioritaires et à impact visible recommandez-vous à la Première ministre et à son futur gouvernement ?

Me Roger Lukumu : « Comme ancienne ministre du Plan et actuelle Première ministre, il y a lieu de continuer le programme de 145 territoires.

 Un programme qui permettra que le développement parte de la base et que les actions gouvernementales soient ressenties par tous les Congolais. Par ailleurs, à mon humble avis les actions prioritaires du gouvernement Suminwa doivent être fondées sur trois points à savoir ; l’économie, la justice et la sécurité.

En effet, la maitrise des paramètres économiques permettra de renflouer les caisses de l’Etat congolais, de stabiliser le taux du dollar au bénéfice du social du peuple congolais.

Ensuite, le gouvernement Suminwa devra donner une impulsion spécifique à la justice (…) et gérer la situation de l’Est du pays. Pour ce faire, il a trois leviers, la diplomatie, le dialogue ou la guerre ».

Question 2 : Des analystes pensent que le changement de mentalités et la restauration de l’autorité de l’Etat sont des conditions sine qua non pour le décollage du pays. Le gouvernement Suminwa devrait-il insister dans ce sens ?

Me Roger Lukumu : « Il est vrai, le changement de mentalités est important et à ce sujet l’exemple doit venir d’en haut. J’encourage l’approche de la Cheffe du gouvernement de réduire le train de vie des institutions.

 Cet aspect peut impacter sensiblement dans la dynamique du changement de mentalité qui est aussi une nécessité dans la société congolaise. Pour revenir à la justice dans le cadre du changement de mentalités, celle-ci doit jouer un rôle de premier plan surtout pour ce qui est de la corruption qui freine le décollage de notre pays.

La corruption comme vice est d’abord dans la mentalité congolaise et un instrument efficace pour y remédier est, en dehors de la sensibilisation, la Justice.

Dans un pays où la corruption est endémique, il faut des mesures spéciales. Une fois la corruption réduite, la RDC s’en sortira forte à tout point de vue ».

Question 3 : S’agissant du recensement de la population, que recommandez-vous pour que l’Etat s’en serve comme outil de restauration de l’autorité étatique ?

Me Roger Lukumu: « Le vœu commun de tous les Congolais, c’est de voir la RDC acquérir, à l’horizon proche, successivement le statut de nations émergentes puis, développées.

 La réalisation de ce vœu est tributaire de la levée d’un certain nombre des contraintes, notamment la recherche pour les innovations, la conception et la mise en œuvre des politiques publiques cohérentes et efficaces, qui nécessitent des statistiques fiables et régulières dans tous les domaines de la vie nationale.

Aucun pays ne peut donc s’épanouir sans la collecte et le traitement des statistiques dans différents domaines. C’est dans ce cadre qu’il faut insérer le recensement.

 La maîtrise des statistiques de manière générale permet de planifier le développement en ce qu’on peut, avec précision, déterminer les véritables besoins de la population et voir comment y répondre, par exemple en termes d’écoles, d’hôpitaux ou d’infrastructures à construire ». ACP/

Fil d'actualités

Bendélé Ekweya té

Pas un centimêtre 1Cm

Tous unis derrière nos forces armées

Sur le même sujet