Kinshasa, 02 novembre 2024 (ACP).- Le sénateur Alphonse Ngoyi Kasanji a exigé des autorités une compensation équitable permettant aux expropriés des environs de l’aéroport de Mbuji-Mayi de s’installer convenablement ailleurs dans la ville, regrettant l’absence de réponse concrète à leurs doléances, dans une motion d’information formulée, vendredi au Sénat.
« Les maisons démolies sans compensation adéquate ont été bâties à des coûts élevés, utilisant des matériaux onéreux. Voilà les maisons construites au coût de 50 $ le sac du ciment, dans un quartier loti régulièrement par l’État congolais depuis plus de 50 ans », a déploré l’élu des élus de Mbuji-Mayi, au cours de la séance plénière du vendredi à la Chambre haute du Parlement, rappelant que les populations concernées vivent légalement sur ces terres depuis plus de cent ans.
« Un dédommagement digne et consenti peut être une correction, mais nous sommes d’accord pour la réhabilitation de l’aéroport », a-t-il souligné.
Pour Ngoyi Kasanji, les montants proposés aux expropriés sont loin de refléter les investissements effectués. Les résidents attendent donc des actions concrètes des autorités locales et nationales pour garantir leurs droits et un traitement équitable.
Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, réagissant par rapport à cette motion d’information, a rassuré l’auteur de celle-ci de l’implication de son bureau à ce dossier, pour des solutions idoines.
Malgré les protestations des habitants, la démolition des habitations au quartier de la Plaine a commencé mardi dernier et s’est terminé, dans le cadre du projet de modernisation de l’aéroport de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Quelques expropriés en détresse
Après cette tragédie de détresse pour plusieurs, certains expropriés ont exprimé leur désarroi, tout en saluant le projet de modernisation de l’aéroport nationale de Mbujimayi.
« Nous avons salué l’initiative de notre Chef de l’État, c’est vrai que la construction de l’aéroport est d’un intérêt capital, mais nous n’avons pas été servi convenablement. J’ai perdu ma maison qui m’a coûté plus de 30 000 dollars, je me suis vu en main avec moins de 10 000 dollars comme frais d’indemnisation« , a regretté l’un des habitants du quartier de la plaine qui a requis l’anonymat.
» Je suis avec les enfants en route, je n’ai pas d’abris, l’État nous a forcé à quitter nos propriétés qui nous ont coûté beaucoup pour ne pas donner en retour quelque chose de consistant. Dans cet état de faiblesse, que notre Président s’engage dans cette affaire afin de nous venir en aide, nous sommes foutus« , a laissé entendre Solange Muenga, mère de famille du même quartier.nt », a-t-il souligné.
ACP/Célestin Lutete