Kinshasa, 21 août 2024 (ACP). – La réforme de la politique salariale en République démocratique du Congo est à pied d’œuvre, a-t-on appris de source officielle, lors d’une émission radiodiffusée, animée mercredi à Kinshasa, par le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique.
« Le président de la République, Félix Tshisekedi, m’a chargé, sous l’autorité de la Première ministre, en collaboration avec le ministre des Finances et du Budget, de procéder à la réforme de la politique salariale en RDC et la commission est à pied d’œuvre et nous espérons qu’avant l’exécution de ce budget 2025, ladite politique sera mise en pratique de sorte que toutes les grilles barémiques soient désormais harmonisées », a déclaré Jean-Pierre Lihau Ebua, vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique.
« C’est question d’avoir des nouvelles bases juridiques, des nouvelles pratiques qui feront réduire des inégalités et des disparités afin que le ministre de tutelle ne soit pas le seul interface, de sorte que chaque fonctionnaire de l’État se sente à l’aise avec son salaire de base partout en RDC malgré que les primes ne seront jamais égales », a-t-il fait savoir.
Jean-Pierre Lihau s’est dit optimiste quant à l’atteinte des objectifs assignés, en dépit de difficultés d’opérer un changement dans le secteur. « Je sais que les changements sont difficiles à obtenir lorsque l’abîme est profond, mais la volonté est forte et constante, elle se trouve sur la table, nous allons atteindre nos objectifs », a-t-il rassuré, soulignant sa détermination motivée par le souci de régulariser la situation des arriérés et des fonctionnaires non-salariés.
« Lorsque j’ai fait la ronde du Congo profond, j’ai découvert qu’il y a beaucoup de fonctionnaires qui sont exclus du point de vue salariale, voilà pourquoi j’avais pensé utile de régulariser la situation des arriérés et des non-salariés des fonctionnaires en les accords avec l’intersyndical de l’administration publique », a renchéri le vice-Premier ministre Lihau.
S’agissant des inégalités des primes de différents ministères, le patron de la Fonction publique a précisé : « Jadis, chaque ministre gérait son secteur à sa manière, selon ses accointances politiques avec le Premier ministre et les ministres des Finances et du Budget, tous engageaient selon leur bon vouloir : c’est un système dépravé et perverti qui doit prendre fin ».
Pour remédier à cette situation, Jean-Pierre Lihau compte sur une politique salariale au-delà des clivages politiques. « Il faut que nous ayons une politique salariale juste au-delà des clivages politiques, qui permettra que l’administration publique soit apolitique et loin de ce calcul ; que nous ayons des modalités et procédures basées sur des critères objectifs sans que forcément les accointances ministérielles ne jouent un quelconque rôle, et qui permettront aux agents de bénéficier de cette équité salariale », a-t-il soutenu.
Parlant de la rentrée scolaire, le vice-Premier ministre Lihau a rassuré les syndicats des enseignants d’une reprise des cours dans la quiétude et la tranquillité, tout en restant réaliste.
« Restons dans les proportions réalistes, c’est la nécessité d’être dans les commissions paritaires pour en parler en attendant les conclusions qui sortiront des assises de la commission paritaire Ban Gouvernement-Ban syndical des enseignants de la RDC à Bibwa », a déclaré M. Lihau.
Quant à la particularité du statut des enseignants, le vice-Premier ministre de la Fonction publique a fait savoir que « le Chef de l’Etat nous a exhorté, le ministre de l’EPSP et moi, de les intégrer dans le statut des agents de la Fonction publique bien qu’ils bénéficient d’un statut spécifique jusque-là qui se détache du statut général afin de sécuriser leur carrière, notamment sur la sécurité sociale et le numéro matricule de l’administration publique ainsi que quelques avantages pour leur condition de vie sociale ».
Reconduit vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique dans le Gouvernement Suminwa, Jean-Pierre Lihau a réussi à mécaniser 152.000 agents et à faire bénéficier la promotion en grade à plusieurs autres. « Sur les 152.000 mécanisations que nous venons de réaliser récemment, contrairement aux anciennes pratiques, qui ne privilégiaient que la ville de Kinshasa, la majeure partie de cet effectif est constituée des agents de la Fonction publique de l’arrière-pays sur leur salaire de base qui atteste qu’ils sont de l’administration publique », a-t-il précisé. ACP/