Kinshasa, 25 février 2025(ACP).- « Trop c’est trop » est le cri provenant des enfants et des familles de la République démocratique du Congo (RDC) face à une situation de guerre depuis des décennies, selon le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), à son arrivée lundi, à Kinshasa ».
« Combien de générations de vos enfants peuvent être sacrifiées, et ciblées. Trop, c’est trop. Ça c’est un cri ne venant pas de juristes ou des avocats mais des enfants et des familles de la République démocratique du Congo. Le problème n’est pas mineur. Beaucoup de gens ont interféré dans les affaires de ce pays pendant beaucoup d’années. Il y a également un problème en RDC mais vos populations doivent choisir la paix et non des conflits », a dit Karim Khan en provenance de la Haye, au Pays-Bas.
M. Khan a dit tendre la main au gouvernement congolais et amener des partenaires pour une approche globale et durable de la situation qui se passe en RDC, afin d’enlever le poison des conflits et amener la paix en faveur des populations congolaises. « Ce n’est pas facile, il n’y a pas de bâton magique mais nous travaillons avec une vraie croyance que ces enfants sont nos enfants, les familles qui souffrent sont les membres de nos familles, nous ne permettrons pas que ceci puisse continuer », a-t-il indiqué.
« La CPI a besoin de l’aide de tous, gouvernement, medias, les populations de l’est, du nord, du sud et de l’ouest, sans distinction de langue, de religion ou d’appartenance politique pour construire quelque chose de durable. Cela demande une détermination, a ajouté M. Karim Khan.
Aucun chèque en blanc pour les forces négatives

Pour lui, la RDC est un pays qui possède tout avec des gens merveilleux, dotée d’une bénédiction de l’environnement, avec de grandes ressources et richesses dans le sol mais la population souffre. « Tout groupe armé, toute force armée, tous les alliés des groupes et forces armées négatives n’ont pas de chèque en blanc. Ils doivent se conformer aux lois et aux normes internationales. Et je suis très clair là-dessus. La loi doit être effective. Tous les individus doivent se conformer au statut de Rome. Personne ne peut attaquer les civils et blesser les gens. C’est en ce moment que nous pouvons voir si la loi internationale peut maintenir ou soutenir la demande de la RDC et ses citoyens », a-t-il poursuivi.
Selon le Procureur, les Congolais sont aussi précieuses que les autres à travers le monde. « Vous êtes aussi précieux que les populations d’Ukraine, d’Israël ou de la Palestine. Je suis là pour poursuivre le processus entamé avec le Président Tshisekedi, des entretiens avec les membres du gouvernement ainsi qu’avec la représentante du secrétaire général des nations unies et cheffe de la mission de stabilité de l’ONU au Congo, Bintou Keita ainsi qu’avec la société civile.
« Depuis 2004, la CPI s’est résolument engagée sur la situation sécuritaire en RDC ». Des procès et des condamnations à l’encontre des « seigneurs de guerre » s’illustrant dans les violations du droit international ont été dits à la Haye », a-t-il rappelé.
À sa descente d’avion, le procureur de la CPI a été accueilli par le procureur général près la Cour de cassation Philémon Mvonde, le chargé de mission du Chef de l’État Félix Tshisekedi, et point focal de la CPI, ainsi que par l’auditeur général militaire de la RDC. ACP/