Intégralité du point de presse à l’occasion de la visite du président Félix Tshisekedi à l’Elysée, en France

Le président Emmanuel Macron :  » Lorsque nous nous sommes rendus à Kinshasa pour la première visite, nous avons discuté autour du renforcement du partenariat bilatéral. Je me réjouis de l’intensification des investissements des échanges commerciaux entre nos deux pays. Deuxièmement, la France déploie son action en faveur de la population congolaise, particulièrement en faveur de la jeunesse et des territoires. Depuis 2022, trois ans, nous avons engagé ensemble un montant de 500 millions d’euros dans votre pays (RDC) pour des projets concrets en matière de santé, d’éducation, d’enseignement supérieur et de recherche, de formation professionnelle, d’entrepreneuriat culturel et de sports, une force d’engagement respectée.

J’espère que nous puissions signer bientôt un nouveau protocole. Il faut ici saluer des initiatives plus concrètes en faveur de la jeunesse. Dans le domaine sportif, nous allons soutenir la mise en place de l’institut national sportif à Kinshasa. Troisièmement, la France voit en la RDC un partenaire clé dans la protection des trésors : la forêt du bassin, l’un des poumons de la planète, la Francophonie. Quatrièmement, nous voulons défendre la consolidation de la souveraineté de votre pays (RDC). C’est l’objectif de notre excellente coopération de sécurité et de défense.

Le ministre des Armées se rendra dans votre pays pour consolider en particulier les initiatives en termes de formation, mais aussi capacitaire. Enfin, votre visite (du président Tshisekedi) intervient dans un contexte particulier. La population de l’est souffre depuis maintenant trois décennies. La France continuera à se battre pour qu’elle (la population de l’est) ne soit pas oubliée, qu’une solution soit trouvée. Nous exprimons notre solidarité à tout le peuple congolais. Ensuite, nous n’avons aucune difficulté à pointer les responsabilités.

La France condamne fermement l’action de tous les groupes armés, particulièrement l’offensive du M23 qui doit cesser le combat et se retirer de l’ensemble de territoires qu’il occupe. Pour les groupes armés, ils doivent être désarmés progressivement et démobilisés. Le président Kagame doit cesser son soutien au M23 et retirer ses forces du territoire congolais. La seule force armée qui peut opérer sur votre territoire (de la RDC), ce sont des forces armées de la RDC. Enfin, la France est attachée aux processus diplomatiques régionaux ».

Le président Félix Tshisekedi :  » Ce qu’avait dit le Président Sarkozy il y a quelques années. C’était peut-être un sujet du débat à ce moment-là. Je pense que beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis lors. Aujourd’hui, la situation est totalement différente. Je suis moi-même témoin vivant de ce que j’ai dit lorsque je suis arrivé à la tête du pays, j’ai tendu la main à tous nos voisins.

Autour de nous, nous en avons 9, particulièrement le Rwanda et l’Ouganda pour tirer un trait sur nos tensions du passé. Nous avons expérimenté ce dont avait parlé le Président Sarkozy, c’est- à-dire cette coopération sur des projets de joint-venture, une coopération qui allait mettre ensemble nos pays et déboucher sur le bien-être de nos populations. Mais j’ai été payé en monnaie de singe ».

Le président Emmanuel Macron :  » C’est le sujet mémoriel que vous avez évoqué. Je veux être très clair. C’est un exercice inédit. Un rassemblement de transparence, mais scientifique qui a été conduit. A ma demande, j’ai mandaté une commission d’experts indépendants qui pendant de longs mois, ont fait un travail sur base duquel j’ai prononcé un discours de 2021. Ensuite, c’est un travail historique et historiographique qui se poursuit et qui a été à la disposition avec un dialogue et un changement de nos règles à la lumière de cette demande. Mais la situation maintenant, c’est à régler du point de vue militaire, sécuritaire et diplomatique.

La France a d’abord condamné publiquement les agissements rwandais à l’est de la RDC. Et ce, à plusieurs reprises jusqu’à la fin de 2023. Nous avons aussi pris des sanctions au niveau européen. C’est parce que la France a plaidé justement pour le renforcement de régime en vigueur en 2023 et que les mesures instructives individuelles et inédites ont été prises six mois plus tard en l’encontre des groupes armés, M23, FDLR, d’officiers rwandais impliqués sur le terrain à Kivu.

Nous continuerons à explorer sur cette voie à chaque fois qu’elle sera nécessaire. Pour le moment, nous considérons que nous continuerons à porter des sanctions à certaines individuelles ciblées. Notre priorité est à l’action de taire avec les groupes armés, la réapplication des forces régionales et onusiennes reconnues en RDC par la RDC et un travail de désengagement. Nous demandons au Rwanda, et ce faisant la recherche de la solution diplomatique et sécuritaire est plus efficace à ce jour. »

Le président Félix Tshisekedi :  » Je crois que le président a tout dit, mais pas sur les détails de nos discussions que nous avons eues. Mais ce qui a plus attiré mon attention, c’est l’engagement encore plus fort de la France aux côtés du peuple congolais victime de l’agression qui nous est imposée par le Rwanda qui soutient le M23. Je pense qu’avec des discussions qu’on a eues au début, une lueur d’espoir pointe à l’horizon.

On peut dire qu’on peut compter sur la France qui sera à nos côtés pour retrouver cette paix parce que de la paix dépendront beaucoup d’autres choses, notamment le développement, l’investissement des opérateurs économiques français dans tout ce qu’il y a en RDC. On a parlé de l’industrie, des infrastructures, principalement le grand projet Inga. Ce projet qui tient à cœur et qui a beaucoup d’intérêts manifestés en ce moment.

La France doit être le premier pays qui va nous accompagner dans ce projet. Je crois que nous avons eu de très belles discussions. Et avant de rencontrer le Président Macron, j’ai rencontré plusieurs représentants de la classe politique française, les institutions françaises, et ça s’est bien passé. Au sénat, à l’Assemblée nationale, ce matin au ministère de la Défense. Je repars très satisfait ».

ACP/

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