Kenya : la justice qualifie d’illégal le déploiement des policiers en Haïti

 

Kinshasa, 26 janvier 2026 (ACP).- La Haute Cour de justice du Kenya basée à Nairobi, la capitale a jugé vendredi dans son verdict d’illégal le déploiement des policiers kényans en Haïti, a – t – on appris de source judiciaire cité par africanews.

« Le Conseil national de sécurité n’a pas l’autorité légale pour envoyer des policiers dans un autre pays, cette décision est pour la Cour inconstitutionnelle, illégale et invalide », a déclaré Enock Chacha Mwita, juge. 

« Une telle décision contrevient à la Constitution et à la loi et est donc inconstitutionnelle, illégale et invalide », a ajouté la source.

La décision « inconstitutionnelle, illégale et invalide » du gouvernement kényan de déployer un millier de policiers en Haïti, un petit État caribéen en proie à la violence de gangs, dans la « mission multinationale de soutien à la sécurité », dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU.

Face aux appels de plus en plus pressants du gouvernement haïtien et des Nations unies, le Kenya avait accepté de mener cette force de 2 500 à 2 600 hommes, espérée « au cours du premier trimestre 2024« , selon la représentante spéciale adjointe de l’ONU en Haïti.

Mais cette décision, validée par le parlement kényan le 16 novembre dernier, avait suscité une vive contestation dans ce pays d’Afrique de l’Est.

L’opposant Ekuru Aukot avait notamment saisi la Haute cour de Nairobi, en arguant que cette mission était inconstitutionnelle car ne reposant sur aucune loi ou aucun traité.

Le ministre haïtien des Affaires étrangères avait une nouvelle fois exhorté jeudi dernier à l’envoi rapide de renforts sur l’île. « Chaque jour qui passe sans cet appui tant espéré, c’est un jour de trop que nous vivons dans l’enfer des gangs », a déclaré Jean Victor Généus devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Un revers pour les autorités

Le Kenya a déjà participé à plusieurs opérations de maintien de la paix dans des pays voisins (RD Congo, Somalie) et dans d’autres parties du monde (Liberia, Timor oriental, ex-Yougoslavie…).ù

Les autorités de Nairobi avaient essuyé de vives critiques depuis l’annonce de leur décision d’envoyer des policiers en Haïti, pays hautement instable et dangereux.

La décision de la Haute cour est un revers pour les autorités kényanes. Le président William Ruto avait affirmé que ce déploiement était une « mission pour l’humanité » dans un pays ravagé, selon lui, par le colonialisme.

Selon la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en octobre par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine et Russie) après de difficiles négociations, cette « mission multinationale de soutien à la sécurité », non onusienne, était prévue pour « une période initiale de douze mois », avec une réévaluation au bout de neuf. ACP /Kayu

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