Kinshasa : des dégâts matériels et des blessés après des échauffourées dans une université

Kinshasa, 18 juillet 2023 (ACP).- Des dégâts matériels et des blessés ont été enregistrés à l’Université pédagogique nationale (UPN), après des échauffourées des étudiants s’opposant à  la majoration des frais  académiques, fixés en dollars, qui créent un décalage avec ceux payés l’année dernière suite à l’augmentation du taux de change, a constaté mardi l’ACP.

« Le bilan provisoire fait état de plusieurs dégâts matériels et de quatre blessés dont un enseignant. Il faut noter parmi les dégâts matériels deux véhicules incendiés (le bus de l’université et la voiture d’un enseignant), plusieurs autres (véhicules) caillassés, destruction de tous les auditoires de fortune construits pour pallier l’insuffisance des locaux », a indiqué dans un communiqué le secrétaire général académique de l’UPN, le Pr Josué Mubedi Ilunga, à l’issue de la réunion entre les responsables de la Police nationale congolaise (PNC) de la ville de Kinshasa et les membres du comité de gestion de l’UPN.

Le communiqué fait également état du saccage du rectorat, du bâtiment administratif de l’UPN, de la bibliothèque centrale, de l’amphithéâtre K2, où se tiennent de grandes rencontres de cette université, ainsi que du bâtiment abritant les laboratoires, dont ceux de physique, de biologie et de chimie.

« Les étudiants paient leurs frais académiques, depuis le 01 juin 2023, date à laquelle l’annonce a été faite et ce, au taux de la banque centrale, de commun accord avec leurs représentants », a-t-on lu en outre dans le communiqué.

C’est pourquoi « le comité de gestion estime que rien ne peut justifier ce degré de violences, même pas la fameuse rumeur sur le taux répandue sur la toile », ont déploré les autorités de l’UPN.

La hausse des frais académiques à la base des manifestions

C’est la hausse des frais académiques dans cette l’université pédagogique nationale (UPN) qui a été à la base des manifestions que les étudiants de cet établissement d’enseignement supérieur ont organisé ce mardi à Kinshasa.

« Nous sommes venus revendiquer nos droits. Mais les policiers sont venus nous lancer des gaz lacrymogènes. Ils ont tiré à balles réelles pour nous disperser. Nous protestons contre ces pratiques. Nous avions payé les frais académiques au taux de 2.000 francs  l’année passée », a déclarél’étudiante Prunelle N’siala.

« Aujourd’hui, le montant des frais a augmenté au taux de 2.450 francs sans tenir compte de nos difficultés. Moi, par exemple, je suis orpheline. Je paie seule mes études. Comment ferais-je pour payer ce montant ? », a-t-elle ajouté.

« Nous regrettons le comportement de la coordination estudiantine  qui brille par son incapacité à trouver des solutions à nos revendications. Nous exigeons la révision à la baisse des frais académiques. Il faut qu’ils soient fixés en francs congolais », a ajouté Hervé Ndaku, un autre étudiant de l’UPN. 

Cette grogne des étudiants a été dispersée par les éléments de la police nationale ville de Kinshasa. Selon les différents témoignages recueillis auprès des étudiants manifestants, les frais académiques qui étaient de 315 dollars américains sont passés à 340 USD, soit 25 dollars de plus et payables en devises étrangères.

Tous les efforts fournis par l’ACP pour joindre les autorités académiques pour obtenir leur version  sur les allégations des étudiants n’ont pas abouti. ACP/

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