Kinshasa, 10 mars 2025 (ACP).- Un atelier sur l’organisation et le fonctionnement des écoles doctorales en République démocratique du Congo (RDC) a été ouvert lundi à Kinshasa, capitale du pays, par le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) à travers l’Agence nationale d’assurance-qualité (ANAQ-ESU).
«En effet, après avoir reçu multiples rapports des missions d’équipes du ministère de l’ESU dépêchées pour enquêter sur la gouvernance académique, particulièrement des écoles doctorales, des dysfonctionnements ont été détectés dans le système actuel et, en particulier, celui des établissements qui, au quotidien, dans les couloirs de leurs laboratoires, tendent à détériorer la qualité de la formation doctorale, au regard des conditions scandaleuses d’octroi des diplômes de docteur», a déclaré Pacifique Ilosyo, secrétaire général à l’ESU, représentant de la ministre du secteur.
D’autre part, a-t-il poursuivi, « nous avons pu établir un contraste entre le nombre sans cesse croissant de docteurs formés pour la recherche et l’absence d’emploi correspondant à leur qualification et qui, finalement, sont tous déversés dans l’enseignement. Ainsi, devant l’imminence d’une crise grave de la formation doctorale et de l’emploi scientifique, il a paru opportun à la ministre de l’ESU, Marie-Thérèse Sombo, de créer un cadre de réflexion sur l’état des lieux des écoles doctorales. Le moment est venu de chercher à dégager des propositions qui prennent en compte les principales lignes du fonctionnement de l’école doctorale ».
Le représentant de la ministre a, en outre, fait savoir qu’il n’est pas possible, à l’heure actuelle, d’ignorer qu’une menace pèse sur les universités et instituts supérieurs congolais du fait de la pollution et de massification d’écoles doctorales qui tendent à niveler davantage vers le bas le niveau de formation et rendent impossible l’enseignement de qualité qui était dispensé jusqu’il y a quelques décennies.
«En effet, on veut vite avoir son doctorat avec un travail sans tenir compte de l’environnement combien malsain du fonctionnement et de l’organisation des écoles doctorales. On veut être nommé et être promu la même année et toucher son salaire», a dit Pacifique Ilosyo.
Pour le secrétaire général à l’ESU, «c’est dans l’optique d’accompagner le Président de la République dans l’assainissement de ce secteur, que le ministère s’appuie sur l’instruction académique 026/2025 en cours, en son chapitre trois, pour l’organisation des écoles doctorales, par la fixation des conditions et règlement consistant ».
M. Pacifique Ilosyo a, par ailleurs, rappelé le critérium d’organisation des études du 3ème cycle que sont l’adaptabilité des écoles doctorales aux évolutions actuelles du monde de l’enseignement, l’importance capitale des études doctorales pour assurer la relève académique, l’arsenal juridique édicté pour assurer la bonne gouvernance et l’encadrement des écoles doctorales. Il a exhorté les participants à cet atelier venus des universités et instituts supérieurs de la RDC, à saisir cette opportunité pour redorer le blason de ces études de plus haut niveau.
Évaluations institutionnelles
Par ailleurs, le professeur Constant Nkiama, le secrétaire général de l’ANAQ-ESU, a indiqué que cet atelier consiste aussi à lancer officiellement, conformément à l’instruction académique 026, les évaluations institutionnelles de tous les établissements publics et privés avec le référentiel de l’ANAQ-ESU.
Le secrétaire exécutif de l’ANAQ-ESU a évoqué la nécessité de cet atelier devant renforcer les critères de qualité rigoureux d’une formation doctorale, incluant des compétences transversales permettant aux doctorants d’évoluer au-delà même du monde de la recherche.
Pour lui, il est essentiel de promouvoir des consortiums régionaux et continentaux, de renforcer les mécanismes d’évaluation de la qualité et d’assurer le financement adéquat, en vue de maximiser l’impact de la recherche. ACP/JF