Kinshasa, 09 février 2022 (ACP). Les jeunes du district de la Tshangu se livrant au banditisme urbain ont été sensibilisés, mercredi, contre la violence dans le cadre du programme : « Implication des jeunes dans les actions positives de construction de la paix à Kinshasa-Est », initié par la Ligue des femmes pour le développement et l’éducation à la démocratie (LIFDED), en partenariat avec la Coopération internationale allemande (GIZ) et le Secrétariat de la Conférence internationale sur la Région des grands lacs (CIRGL).
Ce programme a été lancé par le bourgmestre Toussaint Kaputu, dans la « Grande salle », située dans la commune de Masina.
La coordonnatrice nationale de la LIFDED, Grâce Lula Hamba, a indiqué, à cette occasion, que pour la première journée, cette campagne est plus axée sur la sensibilisation et la conscientisation autour de la non-violence, la cohabitation pacifique et la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre.
Elle a précisé que les activités prévues dans les prochains jours sont notamment les journées de réflexion sur le leadership transformatif ; la session de formation à la résolution pacifique des conflits; la non-violence active et construction de la paix ; les restitutions par les apprenants des acquis des activités suivies ainsi que le plaidoyer auprès des autorités et partenaires à différents niveaux pour la prise en compte des problèmes des jeunes.
Pour sa part, le bourgmestre Kaputu, qui a lancé ce programme, a exposé sur « L’ état des lieux de la question sécuritaire dans la commune de Masina: causes des violences, implication des jeunes dans la violence, les conséquences qui en découlent et les voies de sortie».
Il a donné quelques causes de la violence dans les milieux des jeunes entre autres, la lutte de la survie, ( c’est le cas des jeunes qui se livrent dans le banditisme urbain communément appelé à Kinshasa «Kuluna»), l’abandon des enfants par les parents et la mort des parents (orphelins) qui poussent de fois des enfants à la rue (les shegué), les fausses prophéties dans les églises sur les enfants qualifiés de sorciers.
A la fin de son exposé, le bourgmestre de Masina a invité les jeunes parmi lesquels les délinquants (Kuluna) de sa juridiction, à réfléchir sur les voies de sortie de cet état.
Intervenant sur le thème « La riposte de la police face aux violences en bandes organisées des jeunes : forces et faiblesses, que prévoit la loi en matière des violences telles que perpétrées par les jeunes, quid des voies de sortie», le commandant du district de la Tshangu, colonel Bienvenu, a réaffirmé devant les participants la mission principale de la Police nationale congolaise, celle de réprimer tout acte criminel avec comme objectif la sécurisation de la population et de leurs biens.
L’expert sur les questions des jeunes, Billy Issa, et la coordonnatrice, Grâce Lula, ont exposé, quant eux, sur « La place et le rôle de la jeunesse dans la construction de la nation» et « La nécessité de construire la paix à la base dans une approche synergique (approche multi-acteurs) pour atténuer la violence en bande organisées des jeunes »..
Recommandations des jeunes
Après les exposés, les jeunes, pour la plupart ceux vivant dans la rue, ont formulé les recommandations, dans le cadre des voies de sortie.
«Nous avons entendu les conseils qui nous sont prodigués, nous sommes prêts à abandonner la violence sous toutes ses formes. C’est pourquoi nous sollicitons des autorités de nous trouver des emplois pour ne plus tenter de reprendre ces sales pratiques », a avoué un Shegue.
Un kuluna du nom de «Buka Maseke», a avoué aussi qu’il a abandonné cette mauvaise vie, avant de plaider pour l’octroi d’un emploi, seul moyen pour lui et ses amis, d’abandonner une fois pour toute, le banditisme urbain.
Ce programme qui va se dérouler pendant trois mois, concerne les communes de Masina, Kimbanseke et Ndjili, rappelle-t-on.
ACP/ODM/OB/KJI/KMT