« La paix est possible en Afrique si les États adhérent à leurs engagements » (Un haut cadre de l’UA)

Kinshasa, 19 novembre 2024 (ACP).- La paix est possible  en Afrique, si les États membres adhérent à leurs engagements inscrits dans l’acte constitutif de l’Union africaine,  a soutenu le président de la Commission Paix et sécurité de l’Union africaine, dans un entretien lundi à Kinshasa, en République démocratique du Congo.

« Ce qu’on recherche c’est la paix, et cette paix n’est possible que si les Etats membres adhérent à leurs engagements  inscrits  dans l’acte constitutif qui a créé l’Union africaine (…), c’est-à-dire non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, non-agression,  strict  respect  de l’intégrité  territoriale de chaque Etat, strict respect des frontières héritées de la colonisation », a déclaré l’ambassadeur Jean-Léon Ngandu, président de la Commission paix et sécurité de l’Union africaine (UA).

M. Ngandu l’a dit en marge de la réunion de haut niveau de cet organe de l’Union africaine sur la mise en œuvre des programmes de « Désarmement, démobilisation et réinsertion – Reconstruction et développement post-conflits » (DDR-PCRD), tenue à Kinshasa le 18 novembre dernier, qui a abouti à la déclaration dite de « Kinshasa ».

Pour lui, tous les conflits qui affectent le continent, notamment dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs, en Somalie, au Mozambique et ailleurs, ne pourront être résolus que par le respect des engagements inscrits dans l’acte constitutif de l’UA. 

« Je pense que nous pourrons progresser par la médiation, par beaucoup d’efforts, arriver à la paix et à la sécurité. Cependant, nous n’y sommes pas encore, il y a du sang qui coule que ça soit à l’est de la RDC, au Soudan, au Mozambique et en Somalie. Donc, on attend que nous ayons toutes les conditions idéales pour la pacification totale du continent, nous devons au cas par cas essayer d’intervenir pour aider, par exemple, dans les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion », a-t-il dit.

L’ambassadeur Ngandu a, en outre, fait observer que la réinsertion a besoin de la mobilisation des financements pour sa réussite, notamment en élaborant des programmes d’encadrement et de traitement dont ont besoin les victimes.

« Il faut les réhabiliter psychologiquement, traiter leurs traumatismes psychologiques pour qu’ils puissent être réinsérés dans la société. Beaucoup d’entre eux ont rejoint les mouvements de rébellion ou de terrorisme à l’âge de 12, 13 et 14 ans, donc aucune qualification professionnelle, ils ne connaissent aucun métier à part celui de terroriser les gens en utilisant l’arme », a indiqué l’ambassadeur Jean-Léon Ngandu.

Le deuxième grand volet, a-t-il ajouté, c’est l’aide à apporter à ces enfants afin qu’ils soient réformés au niveau des aptitudes professionnelles par de grandes formations.

Nécessité d’une justice transitionnelle

Par ailleurs, le président de la Commission paix et sécurité de l’UA a évoqué la problématique de la justice transitionnelle pour ne pas laisser certains crimes impunis.

« Il y a le problème de la justice transitionnelle, il ne faut pas que celui qui a commis des crimes hier revienne dans la société tant qu’on a trouvé des mécanismes de justice, y compris le mécanisme traditionnel de la justice villageoise (…).

Il y a des dispositions de droit coutumier avec lesquelles on règle certaines choses, mais pas d’impunité. Il ne faut pas non plus que les lois d’amnistie que nous promulguons dans les pays africains donnent l’impunité, il faut trouver un équilibre », a-t-il souhaité. 

Enfin l’ambassadeur Ngandu a plaidé pour le financement de programmes de construction, notamment des grandes villes en Afrique, par les organisations internationales. Selon lui, les programmes post-conflits doivent se baser sur la reconstruction des zones affectées mieux qu’avant, réhabiliter et améliorer les standards de vies, notamment des centres de santé, des lieux d’éducation, de l’habitat. 

« Nous demandons aussi aux partenaires de ne pas se contenter uniquement de l’argent, mais d’utiliser l’influence qu’ils ont auprès des extrémistes, les belligérants, y compris le M23 et les autres extrémistes qui sévissent sur le continent, pour les ramener à la raison », a-t-il insisté. ACP/C.L.                                               

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