Kinshasa, 23 décembre 2024 (ACP).- La réforme constitutionnelle de la République démocratique du Congo a été saluée par un ancien gouverneur, comme un tournant décisif pour l’avenir du pays, afin de construire une nation stable, prospère et ouverte au monde, dans d’un entretien dimanche avec l’ACP.
« L’appel lancé par son Excellence Félix Tshisekedi en faveur d’une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle marque un moment décisif pour l’avenir de la République démocratique du Congo. Cet appel dépasse les clivages politiques et les sensibilités personnelles pour nous interpeller collectivement sur les fondements de notre gouvernance, de notre cohésion sociale, et de notre capacité à construire une nation stable, prospère et ouverte au monde», a déclaré Pr Jean-Robert Nzanza Bombiti, ancien gouverneur de la province du Bas-Uélé, (nord-ouest de la RDC).
Pour cet acteur politique, « répondre à cet appel exige de nous tous, Congolais et Congolaises, de transcender les émotions, les frustrations, et les divisions, pour réfléchir avec lucidité et responsabilité aux réformes nécessaires pour transformer notre pays».
« Une réforme pour le présent et l’avenir, c’est plus qu’un simple ajustement juridique. C’est un engagement envers le peuple congolais et les générations futures, en combinant les leçons tirées de notre propre histoire et des pratiques internationales éprouvées, nous pouvons construire un cadre institutionnel qui reflète les aspirations de notre nation », a-t-il dit.
M. Nzanza a fait savoir qu’il est temps de transcender les divisions et de travailler ensemble pour bâtir un Congo moderne, résilient et inclusif. Cette réforme n’est pas un luxe, mais une nécessité pour garantir un avenir stable et prospère à chaque citoyen. C’est un acte de responsabilité collective et une opportunité historique à ne pas laisser passer.
« Ensemble, engageons-nous pour un Congo dont nous serons fiers aujourd’hui et demain. Repenser le système électoral pour une gouvernance plus efficace », a-t-il insité.
Par ailleurs, Jean-Robert Nzanza, a lancé un appel à repenser le système électoral pour une gouvernance plus efficace. « Le système électoral actuel, basé uniquement sur la proportionnelle, fragmente le paysage politique, rendant difficile l’émergence d’une majorité claire. Cela retarde la formation des gouvernements et complique la nomination du Premier ministre, avec pour conséquence une paralysie institutionnelle récurrente», a-t-il indiqué.
D’après lui, le Sénégal offre un modèle inspirant avec son système mixte, qui combine scrutin majoritaire et proportionnel, indiquant que ce système permet de dégager des majorités claires tout en garantissant une représentation équitable des minorités politiques.
Il a estimé que si la RDC adoptait ce modèle, il va simplifier le processus de formation des gouvernements.
« Cela donnerait au Président les outils nécessaires pour désigner un Premier ministre rapidement, tout en respectant la diversité démocratique. Ce changement renforcerait également la stabilité institutionnelle, essentielle pour répondre aux attentes du peuple», a-t-il martelé. ACP/