Lancement du Moniteur SADC : la ministre du Genre invite les partis politiques de la RDC à s’impliquer dans le changement des normes sociales

Kinshasa, 15 août 2022 (ACP).- La ministre du Genre, famille et enfant et récemment désignée nouvelle présidente de la Commission du Genre et des affaires féminines de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Gisèle Ndaya Luseba, a invité les partis politiques de la RDC, à s’impliquer dans le changement des normes sociales en vue de garantir la participation des femmes en politique et aux élections sur un pied d’égalité avec les hommes, à l’occasion du lancement, lundi au Palais du peuple à Kinshasa, du Moniteur SADC sur le genre et le développement 2022 sur les femmes dans la politique et la prise de décision.

La ministre Ndaya a lancé ce Moniteur dans le cadre de la 42ème session ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation sous régionale, en présence du Secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi.

A cette même occasion, elle a salué le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Champion de l’Union Africaine de la Masculinité Positive, pour avoir placé la promotion et la lutte contre toutes les formes des violences faites à la femme et la jeune fille parmi les priorités de sa vision de développement de la RDC, avant d’indiquer que les stéréotypes persistants dans les familles, les communautés et les médias qui veulent garder les femmes dans les rôles traditionnels, doivent être remis en question, y compris le stéréotype autour de la capacité.

«Nous avons vu avec les femmes, une fois qu’elles ont eu une opportunité, un environnement favorable, une formation, un réseau de soutien, elles apportent un changement transformateur », a-t-elle fait remarquer, ajoutant que  les hommes ne sont pas nés avec une capacité de leadership, mais ils ont été simplement encadrés, éduqués et soutenus dans ce sens.

Pour la ministre Ndaya, le lancement du Moniteur 2022 a pour objectif notamment de  partager sur le statut des femmes dans la politique et la prise de décision ainsi que de ressortir les transformations qui ont été observées, les résultats ainsi que l’impact des interventions des États membres en termes de réalisation de la parité hommes-femmes dans la politique et la prise de décision dans la région de la SADC.

Ce Moniteur SADC sur le genre et le développement 2022, a-t-elle ajouté,  est donc censé agir comme un outil de plaidoyer qui permettra aux États membres de faire entreprendre des actions ciblées par un groupe d’individus engagés et convaincus pour introduire, changer ou obtenir un soutien pour accélérer la parité des sexes chez les femmes en politique et dans la prise de décision.

«En d’autres mots, le fait d’investir dans les femmes est à la fois la bonne chose et la chose intelligente à faire », a-t-elle souligné, indiquant qu’il est essentiel de forger des alliances pour le plaidoyer et utiliser les médias comme canal de plaidoyer pour atteindre la parité entre les sexes chez les femmes en politique et dans la prise de décision.

Les femmes sont sous représentées à tous les niveaux de prise de décision dans la région de la SADC

Selon la ministre Ndaya, le lancement du Moniteur SADC sur le genre et le développement 2022 montre que les femmes sont sous-représentées à tous les niveaux de prise de décision dans la région de la SADC, et la réalisation de la parité entre les sexes dans la vie politique semble être un mirage, voire un rare privilège.

A cet effet, elle a présenté la huitième édition du Bulletin de suivi de la SADC en matière du genre et de développement qui est un manuscrit pivot qui cherche à stimuler la région pour atteindre la parité des sexes dans la politique et la prise de décision d’ici à 2030. La septième édition dudit bulletin a été présentée à Lilongwe au Malawi par le ministère du genre de ce pays, note-t-on.

Au sein de la SADC, a-t-elle ajouté, les femmes représentent plus de la moitié de la population et de l’électorat dans les États membres, mais elles continuent d’être gravement sous-représentées dans la prise des décisions politiques et publiques dans la plupart des États membres.

Les données collectées, a-t-elle cité en exemple, révèlent que le type de système électoral utilisé par les États membres a un impact crucial sur la représentation et la participation politiques des femmes.

D’après cette étude, le système de représentation proportionnelle (RP) favorise la représentation des femmes par rapport au système majoritaire à un tour (SUP). Les États membres utilisant le système électoral mixte obtiennent des résultats inférieurs au système de représentation proportionnelle avec quotas, mais supérieurs au système majoritaire à un tour.

La SADC engagée à éliminer les inégalités de genre à tous les niveaux

La SADC s’est engagée, à travers le Plan stratégique indicatif régional de développement (2020-2030), à créer un environnement propice pour éliminer les inégalités de genre systémiques et structurelles à tous les niveaux, en identifiant le domaine du genre comme transversal dans le fonctionnement des États membres.

Selon la ministre Ndaya, un effort doit être fait au niveau de la région,  pour créer un environnement solide et sensible au genre ainsi que pour disposer de mécanismes de suivi et d’évaluation pour garantir des systèmes de responsabilisation efficaces.

Pour la ministre Ndaya, la pleine participation des femmes à la vie politique n’est pas seulement une garantie de leurs droits humains, mais une condition essentielle pour parvenir à des sociétés pacifiques et prospères.

«Globalement, y compris dans notre Région, les femmes s’affirment de plus en plus comme électrices », a-t-elle soutenu, affirmant qu’elles sont de plus en plus nombreuse à se présenter aux différentes élections publiques.

«Notre constat est que là où la représentation politique des femmes a augmenté, des changements ont suivi. Plus particulièrement, des lois progressistes y ont été adoptées pour garantir les droits fonciers, lutter contre la violence à l’égard des femmes et améliorer les soins de santé, les droits reproductifs et l’emploi», a-t-elle fait savoir.

Pour sa part, le secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, a indiqué que la communauté de développement de l’Afrique australe travaille avec les institutions en vue d’améliorer la matière du genre et faire avancer la question de la participation politique des femmes dans la prise de décisions, avant de souligner qu’un système de suivi est utilisé pour créer des plateformes et formuler des recommandations aux Etats membres sur cette participation politique des femmes.

«Dans le protocole de la SADC sur le genre, des progrès ont été réalisés sur base des données prélevées de la représentation des femmes dans toutes les sphères de la société », a-t-il conclu. ACP/KHM/ODM /JFM

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