Kinshasa, 25 août 2024 (ACP).- Le gouvernement congolais a été appelé vendredi, à Kinshasa à créer un secrétariat technique pour l’éducation en situation d’urgence, lors de la clôture du 6ème Forum National sur les politiques Educatives en RDC ; a constaté l’ACP.
« Nous appelons le gouvernement en général, la Première ministre, en particulier, de créer au sein de chaque ministère ayant l’éducation dans ses attributions, un fonds qui donnerait des moyens d’intervention avec des kits de contingence pour prendre en compte les questions de l’éducation en situation d’urgence », a déclaré Jacques Tshimbalanga, coordinateur de la Coalition Nationale de l’Education pour Tous (CONEPT / RDC).
En outre, les participants ont révélé que ce secrétariat technique pour l’éducation en situation d’urgence, lequel doit jouer le rôle de leader.
« Ce n’est pas normal que dans un pays où la crise est continue qu’il ait absence de leadership de l’Etat, pour développer la politique de la main tendue alors que les Partenaires techniques et financiers ne viennent qu’en appui », a-t-il soutenu et de renchérir : « il n’existe pas en RDC de secrétariat technique qui puisse jouer de lead ».
Par Conséquent : « on fera face à des millions de déplacés et réfugiés qui n’auront jamais des réponses efficaces et efficientes », ont-ils souligné.
Par ailleurs, ils ont appelé à l’écriture en urgence d’une stratégie nationale pour l’éducation en situation d’urgence. Ceci, afin d’éviter l’éparpillement des efforts pour assurer une meilleure coordination, non seulement de l’aide extérieure, mais aussi dans la participation de l’Etat pour préparer, répondre et relever les défis de l’éducation en situation d’urgence.
Pour ce qui est de la gratuité de l’enseignement de base (primaire), les participants ont invité le gouvernement à consolider les acquis reconnus pour permettre, à ce que, en matière d’éducation, personne ne soit laissé pour compte. Et, à l’égard des enseignants, ils ont exhorté le gouvernement à multiplier des efforts et à considérer de manière urgente leurs demandes parce que le pays ne se transforme que par des enseignants de qualité et très bien motivés.
Le dialogue socle commun pour sauver l’éducation
Ce forum a offert l’occasion de réunir autour d’une table, dans le cadre du dialogue sectoriel, les autorités étatiques, la Société civile, les partenaires techniques et financiers. Car, la carence de dialogue politique influe négativement sur l’efficacité de la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’éducation sur le terrain.
Pour eux, le nœud du système éducatif congolais, lequel repose sur le déficit en termes de financement de l’éducation et financements innovants à travers le Fonds de promotion de l’éducation et de la formation, tarde encore à bien décoller, si bien que malgré la mise en œuvre de la politique de gratuité, il y a le souci de qualité : « l’environnement scolaire n’est pas très bien entretenu, les infrastructures scolaires ne suivent pas l’évolution démographique au niveau scolaire. Donc, de graves problèmes se posent, même en termes de projection ».
Ces problèmes ont-ils indiqué, risquent de s’accentuer, avec le déficit d’enseignants qualifiés pour notamment encadrer des apprenants afin qu’ils puissent poursuivre leurs apprentissages.
L’autre déficit du système éducatif congolais, c’est de prendre en compte les déplacés internes et les réfugiés qui se dénombrent à plus 5.3 millions à travers le pays et la demande en matière d’éducation souffre en termes d’offres.
Au cours de ce forum, les participants ont évalué l’impact de la mise en œuvre de la Stratégie Sectorielle de l’éducation alignée à l’ODD4 car, les résultats en termes d’impacts montrent que le pays fait face à de réelles difficultés pour atteindre ces objectifs à l’échéance 2030.
De son côté, Mme Wali Belade, actrice qui sillonne le territoire national pour la distribution des manuels scolaires et la construction des écoles, a été faite ambassadrice et championne de l’éducation des filles. Elle a donc été auréolée d’un trophée qu’elle a dédié à toutes les jeunes filles de l’Est du pays qui, même en temps de guerre, ont cette soif d’apprendre.
ACP/C.L.