Goma, 17 avril 2023 (ACP).- Les mouvements terroristes M23 et CODECO opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) sont exclus du processus de paix de Naïrobi 4 qui débute mardi, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement, dans un briefing à Goma, au Nord-Kivu.
« Comme CODECO comme M23, ils sont exclus automatiquement du processus de Naïrobi 4 qui va commencer demain », a tranché Patrick Muyaya, face à la presse. « Dans le cadre de la feuille de route de Luanda, il a été convenu qu’il devait y avoir un cessez-le-feu reposant sur les quatre étapes qui sont le cessez-le-feu, le retrait des zones occupées, le cantonnement puis la démobilisation », a rappelé le ministre de la Communication, réitérant à cette occasion, la position de son gouvernement « de ne pas négocier avec les terroristes du M23, appuyé par le Rwanda ».
Patrick Muyaya a également fait savoir qu’outre les fronts militaires et diplomatiques, la RDC s’apprête à déclencher le front judiciaire « car les graves crimes perpétrés par les rebelles ne resteront pas impunis ».
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu prenant part à la rencontre de presse
« Les criminels sont connus. Ils sont recyclés d’une manière régulière par le Président du Rwanda », a-t-il dit, ajoutant qu’ « en plus des massacres odieux commis par la rébellion du M23 contre les populations civiles dans la bourgade de Kishishe où les rapports font état de plus de 150 personnes tuées lâchement, ce mouvement soutenu par l’armée rwandaise est accusé de viols, pillages et recrutement forcé des enfants dans ses rangs ».
Kagame « habitué à transgresser l’histoire »
A propos des velléités expansionnistes auxquelles a fait allusion Paul Kagame, au cours de sa récente sortie médiatique à Cotonou, au Benin, Patrick Muyaya a fustigé ces déclarations tout en le qualifiant de « transgresseur de l’histoire ».
« Depuis ces derniers temps, nous observons ce discours qui tend à commencer à parler des frontières. C’est de manière expresse qu’il le fait parce qu’il a l’habitude de transgresser l’histoire. Il peut le faire dans son pays, le Rwanda, mais il ne peut pas le faire en République démocratique du Congo », a-t-il fait savoir.
La presse face au ministre Patrick Muyaya
Selon le ministre congolais de la Communication, il s’agit là de « sa stratégie de manipulation mensongère qui le pousse à penser autrement orienter les débats ». « Mais il ne nous trouvera pas. Il n’a qu’à se référer à la Belgique qui lui confiera tous les éléments », a poursuivi le ministre.
Se référant aux ouvrages écrits par le Pr. TShibangu Kalala sur la question des frontières, le porte-parole du gouvernement de la RDC s’est exprimé en ces termes : « Les actes sont clairs. (…) qu’il arrête de chercher de faux fuyants mais qu’il s’attèle à ce qu’il a signé sur la feuille de route de Luanda, à savoir cesser de soutenir le M23 ».
Pour Muyaya, les travaux de démarcation des frontières avaient été avalisés par une commission mixte. Le Rwanda y était représenté par son ancien ministre de la défense, James Kabarebe, avec en face de lui, le ministre congolais de l’Intérieur de l’époque, Henri Mova, a-t-il conclu.
Le communiqué final du processus de Naïrobi 3, signé en décembre 2022, par le facilitateur Uhuru Kenyatta, rappelle entre autres au respect du principe de souveraineté de la RDC et de son intégrité territoriale.
Il réitère également aux groupes armés leur engagement de cessation des hostilités et souligne aussi la mise en place d’un groupe de travail constitué notamment du bureau du facilitateur, des officiels de la RDC et des représentants de l’EAC.
Il révèle enfin qu’il sera porté à l’attention du chef de l’Etat congolais la requête de certains groupes armés d’intégrer les FARDC et les forces de sécurité.
ACP/