Kinshasa, 26 octobre 2023 (ACP).- Le gouvernement éthiopien a assuré jeudi, à la communauté internationale que son pays « ne fera jamais valoir ses intérêts par la guerre et n’envahira aucun pays voisin », à l’occasion de la journée des Forces de défense, célébrée le 26 octobre de chaque année, a – t – on appris de source officielle éthiopienne cité par africanews.
« L’Ethiopie n’a jamais envahi aucun pays et ne le fera pas dans l’avenir. Ne pas vouloir interférer dans les affaires d’autres pays et souhaiter faire valoir pacifiquement sa demande d’un port sur la mer Rouge », a déclaré le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
« Nous avons une grande expérience de la guerre. Toutefois, nous choisissons les voies pacifiques. J’appelle tous les Ethiopiens à user des moyens pacifiques pour résoudre nos différends internes », a – t – il ajouté.
Deux semaines après son discours qui a nourri des inquiétudes sur d’éventuelles revendications d’Addis Abeba sur la mer Rouge, le 13 octobre dernier, M. Abiy avait estimé que « l’existence de l’Ethiopie en tant que nation était liée à la mer Rouge », que son pays avait besoin d’un port et que la « paix » dans la région dépendait d’un « partage mutuel équilibré » entre l’Ethiopie, enclavée, et ses voisins de la Corne de l’Afrique ayant accès à la mer Rouge, citant Djibouti, Erythrée et Somalie.
L’Ethiopie, pays classé deuxième le plus peuplé d’Afrique avec environ 120 millions d’habitants, et son économie sont fortement handicapées par cette absence de port sur cette mer, un des grands carrefours du commerce mondial.
Par ailleurs, l’Ethiopie moderne a brièvement possédé une façade maritime sur la mer Rouge lorsqu’elle a progressivement annexé l’Erythrée voisine, ancienne colonie italienne, dans les années 1950.
A l’indépendance de l’Erythrée en 1993, elle a continué à bénéficier d’un accès via le port érythréen d’Assab, qu’elle a perdu lors du conflit qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000. L’Ethiopie dépend désormais pour ses exportations et importations du port de Djibouti.
En arrivant au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed a conclu un accord de paix avec l’Erythrée qui a mis fin à deux décennies de conflit ouvert puis larvé avec son pays, et lui a valu le prix Nobel de la paix en 2019.
Mais l’aura du jeune Premier ministre, vu comme un réformateur capable de moderniser l’Ethiopie après des décennies des régimes autoritaires, a sérieusement pâli lorsqu’il a envoyé l’armée fédérale combattre les autorités de la région septentrionale du Tigré entrées en rébellion. ACP/KKP