Les attaques des ADF en RDC peuvent constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, estime l’ONU

Kinshasa, 07 juillet 2020 (ACP).–  Les attaques du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) qui ont fait plus de mille morts et des dizaines de blessés  contre  les civils dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu en RDC au cours des 18 derniers mois, peuvent constituer  des crimes contre l’humanité  et des crimes de guerre, indique l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans un rapport parvenu lundi à l’ACP.

Selon la source, les ADF sont militairement actifs dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, depuis plus de trois décennies. A la suite de campagnes militaires contre le groupe armé, en particulier depuis octobre 2019, les combattants des ADF se sont dispersés en petits groupes et certains de ces groupes ont fui vers d’autres zones, en particulier le territoire d’Irumu dans la province voisine de l’Ituri, où le nombre et l’intensité des attaques ont considérablement augmenté.

Elle a fait savoir que l’impact sur les civils de ces attaques est décrit en détail dans un rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH), qui illustre le caractère systématique et brutal des atteintes aux droits de l’homme commises par les combattants des ADF.

Les assaillants ont utilisé des armes lourdes lors d’attaques contre des villages, dont des AK47 et des mortiers, ainsi que des machettes et des couteaux, avant d’ajouter qu’ils ont incendié des villages entiers, détruit des centres de santé, des écoles et des églises, enlevé et recruté sous la contrainte des hommes, des femmes et des enfants.

« Dans la majorité des cas, les moyens et le mode opératoire des attaques indiquent clairement l’intention de ne laisser aucun survivant. Des familles entières ont été tuées à la machette », a-t-elle indiqué.

« Compte tenu de la nature généralisée et systématique des attaques menées contre la population civile, certaines de ces atteintes aux droits de l’homme pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a affirmé  l’ONU.

Selon les enquêtes du BCNUDH, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2020, 1.066 civils ont été tués, 176 blessés et 717 autres enlevés par des combattants des ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Au cours de la même période, 59 enfants ont été recrutés et une école, sept centres de santé et des dizaines de maisons de civils ont été attaqués et pillés. Les violences ont provoqué des déplacements massifs des populations entre septembre 2019 et juin 2020, poursuit la source. Depuis 2019, quelques 400 combattants des ADF attendent d’être jugés.

« Nous appelons les autorités de l’État à redoubler les efforts pour mener à bien les dossiers judiciaires en cours contre toutes les allégations de violations et abus des droits de l’homme, de traduire en justice tous les auteurs présumés et d’assurer le droit à la vérité, à la justice et aux réparations pour les victimes et leurs familles », a déclaré Leila Zerrougui, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la Mission de stabilisation en RDC.

« Les autorités devraient établir des programmes d’engagement communautaire afin d’améliorer les relations entre les FARDC et la PNC et les civils qu’ils sont déployés pour protéger», a-t-elle ajouté.

Le rapport de l’ONU appelle également à la mise en place de programmes crédibles et fiables de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de rapatriement (DDRR) pour encourager les combattants à déposer les armes et à retourner à la vie civile, et aux membres des groupes armés étrangers à rentrer dans leurs pays d’origine. Ces efforts devraient s’accompagner d’un processus global de justice transitionnelle. ACP/Kayu

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