Kinshasa, 12 juillet 2022 (ACP).- Les journalistes ont réfléchi mardi sur le renforcement de l’autorégulation de leur profession et la régulation des médias face au processus de la réforme de la loi n°96/002 du juin 1996 en RDC, au cours d’un atelier organisé au Centre culturel Boboto.
«Nous devons trouver les moyens de renforcer les mécanismes de régulation et d’autorégulation de la profession journalistique pour améliorer la qualité des contenus», a fait remarquer le Pr. Bernard Munsoko, dans son intervention axée sur les défis et les remèdes du cadre normatif et institutionnel de l’autorégulation des médias.
Pour lui, ces échanges sont un lieu de prise de conscience du rôle que sont censés jouer les journalistes en tant qu’éclaireur de la société, appelés à donner de la lumière aux autres.
Le Pr. Bernard Munsoko entend par l’autorégulation, la prise de conscience professionnelle par l’amélioration qualitative du service et l’abandon des intérêts personnels au profit de l’intérêt du public.
«La société toute entière entend des journalistes l’amélioration de vie en donnant de bonnes informations qui se rapportent aux préoccupations des membres de sa société», a-t-il souligné, mettant un accent sur l’indépendance de la profession journaliste.
De son côté, le président de la Commission socioéconomique du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Primo Mukambilwa a fait une analyse situationnelle et prospective des textes qui régissent la régulation des médias et de l’institution publique chargée de réguler les médias.
Il a relevé la nécessité de la sanction afin de recadrer les dérapages dans l’exercice de la profession, avant d’appeler au nettoyage des maisons de presse qui, selon lui, constitue un gage du respect de l’engagement du professionnel des médias vis-à-vis du public.
Primo Mukambilwa considère le retrait du signal ou de la fréquence comme une sanction finale aux vices des journalistes et des entreprises de presse.
Il a, en outre, exhorté le régulateur à assumer la tutelle sur les médias publics et la surveillance sur les médias privés.
Le Pr. Sévérin Bamani, exposant sur l’autorégulation des médias comme facteur d’un journalisme de qualité et gage de la protection de la liberté des médias et du pouvoir des médias, a martelé sur le verrouillage de l’accès à cette profession qui, actuellement, ne tient pas compte du profil des postulants.
«L’autorégulation étant une matière liée à la déontologie et à l’étique professionnels, si le journaliste passe par différentes étapes avant d’exercer la profession, et s’il fait correctement son travail à la rédaction et sur le terrain, l’autorégulation ne poserait aucun problème », a-t-il soutenu.
A en croire ce professeur d’université et expert en communication, la problématique de l’autorégulation commence par la filière de formation du journaliste congolais et des étapes qu’il a suivi pour devenir professionnel des médias. Selon lui, bon nombre de journalistes qui exercent en RDC n’ont pas suivi la filière requise pour la formation des futurs journalistes.
Et d’ajouter : «Si le journaliste s’efforce d’être bon dans l’autorégulation, la régulation aura moins de problèmes».
Auparavant, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Tito Ndombi, qui a ouvert cet atelier, a mis en exergue le travail à faire sur la crédibilisation de l’autorité de régulation et de l’organe de l’autorégulation pour aider les journalistes à améliorer la qualité des contenus.
Tito Ndombi soutiens que certains contenus publiés dans les médias prêtent le public à confusion et occasionnent parfois des arrestations des journalistes.
De son côté, le secrétaire général de l’Union nationale de la presse au Congo (UNPC), Jasbey Zegbia, a salué les points de convergence dans les propositions des participants visant à jeter des bonnes bases pour l’amélioration du métier de journaliste en République démocratique du Congo. ACP/