Les rébellions armées dans l’histoire contemporaine du Congo, objet d’un colloque à Kinshasa

Kinshasa, 15 mars 2025 (ACP).- La succession des rébellions armées dans l’histoire contemporaine de la République démocratique du Congo et leurs effets destructeurs a fait l’objet d’un colloque organisé samedi par  l’Académie congolaise des sciences (ACCOS) en collaboration avec l’Université de Kinshasa.

« Nous dégageons quatre considérations finales ou constats à l’issue de cette matinée scientifique sur les rébellions armées dans l’histoire contemporaine du Congo. Le premier constat : la succession des rébellions a produit la destruction quasi-totale des infrastructures héritées de la colonisation, la désorganisation de l’armée et la destruction du fonctionnement des services publics de l’État », a déclaré le professeur Isidore Ndaywel E Nziem, historien, orateur principal de cette matinée scientifique.

Il a indiqué, en outre, que « l’ère des successions des rébellions semble révolue comme en 1960-1963, car l’unité nationale est revendiquée par tous les Congolais, qui sont contre la balkanisation ».

Dans son exposé, le professeur Isidore Ndaywel s’est penché sur plusieurs concepts, expliquant les notions de révolte, de guerre, de mutinerie et de rébellion armée, avant de brosser un aperçu chronologique des différentes rébellions que la RDC a connues pendant l’ère post coloniale.

C’est ainsi qu’il a notamment évoqué les rébellions de la crise de l’indépendance, comme celle de Pierre Mulele ; les rébellions-révolution avec les différentes incursions des « gendarmes katangais », à l’instar de la guerre de 80 jours en 1977, ainsi que celles de Moba 1 et 2. La guerre de l’AFDL en 1996-1997 a, quant à elle, été qualifiée de « rébellion aux multiples agendas ».

L’orateur a globalement déploré le fait que « les rébellions armées semblent être les épisodes d’une longue guerre d’indépendance dans laquelle on ne prend pas en compte la souffrance, la dimension temps — richesse non renouvelable — et l’engagement de sortir d’une adolescence attardée ».

Pour lui, les rébellions récentes, notamment celle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), et ses excroissances de 1998-2003, la rébellion du Congrès national de la défense du peuple (CNDP) en 2005-2006, la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) de 2012-2013, n’ont qu’un seul objectif, à savoir la création d’une zone d’influence rwando-ougandaise.

Les scientifiques congolais exhortés à se mettre « ensemble au service du pays »

« Mettons notre énergie et notre intelligence ensemble au service du pays. Nous allons remettre les recommandations de cette matinée scientifique sur les rébellions armées de l’histoire contemporaine du Congo au Président de la République démocratique du Congo (RDC). Nous devons proposer des solutions, donner des idées pour le développement de notre pays », a indiqué de son côté le professeur Jean-Jacques Muyembe, président de l’Académie congolaise des sciences (ACCOS).

Le Pr Muyembe a rappelé le rôle combien important de l’élite intellectuelle congolaise dans la proposition des solutions idoines pour lutter contre les différentes rébellions armées dans le pays.

Le professeur Jean-Marie Kayembe, recteur de l’Université de Kinshasa, a aussi salué l’organisation de cette matinée scientifique par son alma mater et l’ACCOS, permettant à la jeunesse estudiantine de comprendre l’histoire pour s’armer à la lutte contre les rébellions dont le pays est victime depuis 30 ans.

Créée le 26 mars 2021, l’ACCOS a pour but de promouvoir la science, de favoriser le développement scientifique, technologique, et de mettre à disposition des ressources dans un contexte mondial.

ACP/UKB

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