« L’exécution du budget de l’exercice 2023 s’est éloignée de la Loi de Finances », selon le sénateur Idi Kalonda

Kinshasa, 14 novembre 2024 (ACP)- L’exécution du budget du pouvoir central de 2023 s’est largement éloignée de la Loi de Finances, a déclaré le sénateur Idi Salomon Kalonda, qui intervenait, jeudi, à l’occasion de l’examen au Sénat du projet de loi portant reddition des comptes de la loi des Finances pour l’exercice 2023, a constaté l’ACP.

« La Cour des comptes a révélé les innombrables abus, fautes de gestion, incohérences et autres maladresses. Ce qui montre clairement que l’exécution du budget du pouvoir central de 2023 s’est largement éloignée de la Loi de Finances », a laissé entendre ce sénateur de l’Opposition dans la Chambre haute du Parlement.

L’élu des élus du Haut-Katanga a cité, à titre illustratif, les observations n°8 et 9 page 34, et n°36 page 81 du rapport de la Cour des comptes qui interpellent le ministre des Finances sur le paiement des créances non certifiées et sur les paiements par procédure d’urgence en général et concernant la dette intérieure en particulier.

Il s’est réservé de revenir sur les explications, ou plutôt les tentatives de justification du ministre des Finances quant aux raisons de la sur-exécution du paiement de la dette intérieure en mode d’urgence, soi-disant pour relancer la consommation et le marché intérieur, « ce à quoi personne ne croit. La réalité économique et sociale sur le terrain du Congolais moyen prouve le contraire», a-t-il souligné.

D’après lui, les vraies raisons de ces genres de paiements portent se résument en ‘’rétro-commissions’’.

Rejoignant la mise en cause par la Cour de comptes de  l’exécution de ce budget passé, l’intervenant a confirmé également « des irrégularités flagrantes ; des contre-performances ont été constaté dans la réalisation des minima des recettes prévues ; des exécutions de dépenses sans crédits ; des dépassements ».

Pour lui, dans sa réponse, il a fait observer que le ministre des Finances actuel se désolidarise des pratiques de son prédécesseur et qu’il s’engage, lui, à respecter scrupuleusement les observations de la Cour des comptes.

A ce titre, il a invité lr’Autorité budgétaire, autrement dit le Parlement, donc le Sénat notamment, a exercé pleinement ses pouvoirs, autrement dit à dégager les responsabilités et à proposer des sanctions contre les auteurs de fautes de gestion.

A l’en croire, la  leçon à tirer, c’est que les priorités du Gouvernement ne sont pas les bonnes. Une minorité est privilégiée, l’écrasante majorité de la population est négligée.

Une autre leçon, pour lui c’est que tout l’argent va au national, ultra-privilégié, et qu’il ne reste rien, ou très peu, pour l’échelon local, le parent pauvre qui se contente des miettes.

« Le Parlement est l’Autorité budgétaire. Il est donc légalement, constitutionnellement, de notre obligation, certes de pointer les responsabilités, mais aussi et surtout d’en tirer les conséquences. Autrement dit, de proposer des sanctions pour les auteurs de ces fautes de gestion », a-t-il soutenu.

Préconisant quelques sanctions, Salomon Kalonda a indiqué que celles-ci peuvent être de nature différente en fonction de la situation des personnes concernées.

« Premièrement, une sanction politique, comme un vote de défiance, pour les ministres encore en fonction. Deuxièmement, une sanction judiciaire pour les ministres qu’ils soient ou non encore en fonction. Troisièmement, une sanction administrative pour ceux qui ne sont pas des responsables politiques mais se trouvent dans la chaine de la dépense et ont commis des fautes », a-t-il préconisé.

Et de renchérir : « au demeurant, de telles sanctions pourraient avoir un effet dissuasif. Et permettre la bonne gestion des Finances publiques dans notre pays afin que le Budget et son exécution répondent aux attentes de la population ».

« Nous devons éviter la complaisance dans l’examen de la Loi de Finances.

Et nous devons, sans faillir, user de notre pouvoir comme autorité budgétaire. Ce qui veut dire : surveiller la bonne exécution du Budget ; sanctionner les fautes de gestion ; effectuer une veille budgétaire tout au long de l’année sans attendre les dernières semaines pour constater les écarts », a-t-il conclu.

ACP/Célestin Lutete

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