(Par Benjamin Yogolelo)
Kinshasa, 08 septembre 2024 (ACP).– Le 27ème anniversaire du décès du président honoraire de la République démocratique du Congo Mobutu Sese Seko, a été célébré samedi 7 septembre à travers une messe dite en la Cathédrale Notre Dame du Congo à Kinshasa. Une occasion pour Catherine Nzuzi wa Bombo, collaboratrice de l’ancien Chef de l’Etat de rappeler le bien-fondé de l’unité nationale comme héritage politique de l’ex- chef de l’Etat de la RDC. Un héritage politique visiblement aux oubliettes.
« L’unité nationale était une chose réelle. Nous intellectuels devons bannir le tribalisme. Et je pense que si nous pouvons faire un effort de faire marche arrière pour essayer d’intégrer et de prouver dans les actes tout ce qu’il nous a donné comme héritage, nous aurons un pays où il fait bon vivre », a déclaré Catherine Nzuzi wa Mbombo, ancien gouverneur de la province du Kongo Central sous le régime Mobutu.
L’unité nationale est certes l’un des traits caractéristiques de la pensée politique de Mobutu Sese Seko. Catherine Nzuzi wa Mbombo l’a dit dans son propos. Le prêtre officiant de la messe du 27ème anniversaire du décès de Mobutu a également exhorté les Congolais à l’unité nationale pour un avenir meilleur aux générations futures des Congolais.
Mais, force est de rappeler que l’unité nationale n’est pas la seule dimension de l’héritage politique, aujourd’hui aux oubliettes, de Mobutu Sese Seko, le 2éme président de la RDC. Ni Jonas Mukamba ni Félix Vunduawe, deux autres anciens collaborateurs de l’ex- Marechal du Zaïre, présents à cette messe, n’ont parlé de la politique de l’authenticité chère à Mobutu.
Ce concept désignait la volonté du régime Mobutu de concilier les revendications de la culture traditionnelle aux exigences de la modernité. Il était donc question, à travers la politique de l’authenticité, d’interdire le port des prénoms chrétiens. Cette politique avait visé la restauration des valeurs de la culture bantoue, la création du nationalisme authentiquement « zaïrois » et de supprimer la culture coloniale.
Dans la foulée, le régime avait alors imposé aux Congolais le port des habits pour hommes dénommé « abacost », un genre de costume typiquement « zaïrois » avec col « Mao » du nom de l’ancien président de Chine. Une interdiction formelle était faite aux femmes de porter de pantalon.
Quel est ce parti politique sur l’échiquier national qui se prévaut encore de ces concepts et pratiques prônés par Mobutu et ses partisans ?
C’est à peine qu’on y fait allusion lors des anniversaires comme ce 27ème du décès de Mobutu.
Ces concepts et pratiques sont simplement dans les oubliettes de l’histoire politique.
Lui-même le Marechal Mobutu avait abandonné son « abacost » pour l’échanger contre le costume « occidental » quelques années avant la fin de son regime.Il ne lui était resté que le retour à son prénom chrétien de Joseph Désiré mais il n’avait pas franchi ce pas là.
L’idéologie du « mobutisme » comprenant les enseignements et la pensée du « guide Mobutu » appartiennent également à l’histoire. Aucun de ses partisans encore en vie n’ose aujourd’hui les clamer haut et fort en public. C’est à peine que certains ex- collaborateurs du Marechal Mobutu font allusion au « Manifeste de la N’Sele », ce petit ouvrage qui contenait le programme politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), le parti créé par Joseph Désiré Mobutu en 1967. ACP/