Kinshasa, 04 novembre 2024 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo a accordé au secteur des investissements la plus grosse part du budget, passant de 15,1 % en 2024 à 48,4 % du budget général en 2025, soit un accroissement de 18,2 %, selon la mouture du projet soumis pour vote au Parlement, autorité budgétaire.
«Les dépenses d’investissement sont évaluées à 21.964,7 milliards de FC, soit un accroissement de 18,2 % par rapport à leur niveau de l’exercice 2024 et 48,4 % des dépenses du Budget général en 2025», a-t-on lu dans le document.
Selon ce document, le secteur des investissements est suivi de la Sécurité et défense dont le budget alloué a subi une augmentation de 25,2 %, tandis que l’Agriculture, pêche et élevage, avec des crédits prévus de 3.824 milliards de Francs congolais (contre 3.284,1 milliards en 2024), connait un accroissement de 16,4 % du budget.
Vient ensuite le secteur du développement rural dont le budget prévu a augmenté de 13,7 % pour l’année 2025, afin de renforcer les initiatives gouvernementales en faveur des populations rurales. La loi des finances 2025, défendue jeudi par Judith Suminwa Tuluka, Première ministre de la République démocratique du Congo, a été déclarée recevable aux petites heures du vendredi 1er novembre 2024, en recettes et en dépenses, soit 49.846,8 milliards de FC (18 milliards USD) au cours de la plénière organisée à cet effet.
«Elle reflète les aspirations de notre peuple et les priorités stratégiques définies par le gouvernement et incarne sa volonté collective de relever les défis auxquels le pays est confronté», a déclaré Judith Suminwa, citée dans le document.
«Déclaré recevable en équilibre en recettes et en dépenses, à hauteur de 49.846,8 milliards de FC, ce projet a connu un accroissement de 21,6 % par rapport au budget de l’exercice 2024 chiffré à 40.986 milliards de FC», a ajouté le document.
Il a soutenu que le projet de Loi des Finances se présente comme une solution ou une opportunité de renforcer le devenir du pays, en garantissant la sécurité et le développement économique durable. Il s’aligne sur la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, en accord avec ses engagements pris devant le peuple congolais dans son discours d’investiture du 20 janvier 2024 en reflétant les priorités de son programme, telles que traduites par la politique économique et budgétaire de la RDC.
Ce projet de loi des Finances a la particularité d’avoir privilégié les dépenses d’investissement principalement axées sur les projets des secteurs sociaux et porteurs de croissance, en vue de la diversification de l’économie, telle que préconisée par le Programme d’actions du gouvernement.
D’une manière ramassée, les interventions économiques, sociales, culturelles et scientifiques sont chiffrées à 1.636,8 milliards de FC, incluant notamment la prise en charge des structures de mise en œuvre de la couverture santé universelle pour une enveloppe globale de 122,2 milliards de FC, la subvention pétrolière courante (hors-arriérés) de 70 milliards de FC, l’appui à la gratuité de l’enseignement primaire (manuels scolaires, cantines scolaires) à hauteur de 107,4 milliards de FC, l’opérationnalisation du Fonds de recherche et l’innovation technologique et des services connexes de la recherche scientifique (Inera et autres) avec une enveloppe globale de 145,9 milliards de FC, l’appui à l’ANSER et à l’Autorité de régulation de l’énergie pour un import de 23,5 milliards de FC, l’appui au Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles (FONAREV) avec un montant de 70 milliards de FC, l’appui à l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) avec un montant de 3 milliards de FC et une subvention de 10 milliards de FC à l’Entreprise générale du cobalt ; la subvention aux organismes auxiliaires et aux services ex-BPO, la bourse d’études, la TVA remboursable et la mise à la retraite dont l’enveloppe se chiffre à 452,6 milliards de FC, pour poursuivre le processus de mise à la retraite des agents et fonctionnaires de l’Etat.
Cette mise à la retraite sera étendue aux établissements publics et budgets annexes pour les agents de l’Etat soumis au code du travail avec l’appui particulier de la Caisse nationale de sécurité sociale pour assurer leur pension de retraite et ainsi dégager ces établissements des passifs importants.
Ventilation des dépenses
La Première ministre (d) remettant le texte de loi des finances au Président de l’Assemblée nationale (photo d’archives)
Ces dépenses sont structurées de la manière suivante : Investissement sur ressources propres : 9.828,4 milliards de FC, représentant 21,7% des dépenses du Budget général et devant couvrir les projets du Gouvernement central chiffrés à 2.739,4 milliards de FC ; l’investissement sur cession des actifs miniers issue de la renégociation du contrat sino-congolais : 957,2 milliards de FC ; la contrepartie gouvernementale aux financements extérieurs d’un import de 104,7 milliards de FC ; les projets des provinces évalués à 3.744,1 milliards de FC, ce qui porte l’enveloppe de 40 % des recettes à caractère national à 9.131,9 milliards de FC renfermant les rémunérations transférées de 4.292 milliards de FC et le transfert au titre de fonctionnement de 1.095,8 milliards de FC ; le fonds de péréquation chiffré à 2.283 milliards de FC, représentant 10 % des recettes à caractère national.
Pour l’exercice 2025. Par ailleurs, un accent sera mis sur le financement des projets de développement dans le secteur agricole (Agriculture, Développement Rural, Pêche et Élevage). Investissement sur ressources extérieures : 12.136,3 milliards de FC, soit un accroissement de 6 % par rapport à son niveau de l’exercice 2024 et 26,7 % des dépenses du budget général.
Les perspectives économiques 2025 prometteuses
Il convient de noter que les perspectives pour l’économie congolaise pour la période 2025-2027 restent encourageantes. Cela s’explique par une bonne coordination des politiques budgétaire et monétaire, visant à maîtriser l’inflation et à accroître les investissements publics.
Le Comité Permanent du Cadrage Macroéconomique anticipe un taux de croissance de 5,7 % en 2025, soutenu principalement par le secteur primaire, notamment les industries extractives et le secteur tertiaire.
Le PIB-mines devrait croître de 5,3 %, par rapport à une estimation de 8,8 % pour 2024 et à un impressionnant 21,9 % réalisé en 2023. Concernant l’évolution des prix intérieurs, la politique économique à court terme devrait permettre de ramener l’inflation à 9,2 % en 2025, contre une estimation de 11,3 % pour 2024. À moyen terme, elle devrait se stabiliser autour de 7 % en 2026 et 2027.
Enfin, le taux de change moyen projeté pour 2025 est de 2 954,4 Francs congolais pour un dollar américain, en légère hausse par rapport à l’estimation de 2 802,8 Francs congolais pour un dollar en 2024. ACP/