L’UNICEF monte des stratégies de lutte contre l’émergence des discours de haine en RDC

Kinshasa, 31 mars 2022 (ACP).- La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a présidé, jeudi dernier à Kinshasa, une cérémonie de publication du rapport de l’atelier, tenu du 22 au 24 septembre 2021 à Kinshasa, sur les stratégies de lutte contre les discours de haine qui a recommandé, notamment des actions concrètes à prendre contre l’émergence de ce genre de discours.

Pour le représentant de l’UNICEF en RDC, Jean-Pierre Ilboudo, qui a donné les grandes lignes du rapport, les participants à cet atelier ont tiré la sonnette d’alarme, en rappelant qu’au cours des dernières années au pays, les appels à la haine se sont multipliés dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans les interventions des acteurs socio-politiques.

Celui-ci a également évoqué le rôle clé que l’éducation joue dans le changement des mentalités et entre dans le cadre de la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a mis en place, dès son accession au pouvoir, une Commission en charge de changement des mentalités (CCM).

Menace de la cohésion nationale

Ces discours constituent, selon les participants, une menace réelle à la cohésion nationale, à une paix et une sécurité durable et à la protection des civils en RDC.

Ces derniers ont recommandé, à l’issue de cet atelier, que des dispositions soient prises pour qu’une loi spécifique contre les discours de haine et des messages incitatifs à la violence soit votée en vue de renforcer la lutte contre les stéréotypes et la discrimination envers les individus. Dans cette perspective, le gouvernement devrait veiller au renforcement des capacités des parquets ainsi que des Cours et tribunaux sur les questions s’y rapportant.

S’investir dans les médias

En ce qui concerne le secteur des médias, il est essentiel d’investir dans l’éducation aux médias numériques et à l’information, pour préparer les élèves et étudiants à faire face aux informations erronées.

Dans la même perspective, les participants ont recommandé, que les institutions de régulation et d’autorégulation, telles le CSAC et l’UNPC, soient dotées des moyens appropriés.

« La bouche et les paroles dangereuses »

Pour sa part, Bintou Keita a indiqué, dans son intervention, qu’en marge des élections à venir en 2023, la situation en RDC demeure préoccupante en ce qui concerne les discours de haine. « La bouche et les paroles demeurent dangereuses », a-t-elle dit.

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC a, avant la remise symbolique de ce rapport de près de 140 pages au Directeur de cabinet du ministre de la communication et médias, invité les autorités congolaises à poursuivre des efforts de lutte contre les discours de ce genre, et assuré l’accompagnement des Nations Unies. La cheffe de la MONUSCO a, en outre, appelé les porte-paroles, les communicateurs, les leaders religieux à s’engager contre les discours de haine.

Le chef du gouvernement en faveur de cette lutte

De son côté, le directeur de cabinet du ministre de la Communication et médias, Me Lianza Likwale, a dit que face au discours de haine, les médias se doivent de réagir.

« D’où le rôle et la responsabilité spécifique des médias, étant donné que le Chef de l’État a toujours insisté sur ce qu’il a appelé la « salubrité médiatique », lors des travaux des états généraux de la Presse », a-t-il souligné, ajoutant que l’espace médiatique à Kinshasa a plus de 205 chaînes de télévision, dont certaines sans bureau.

Les directeurs de cabinet des ministres des Droits humains et de la ministre près le Président de la République ont également pris la parole à cette occasion pour exprimer la volonté du gouvernement à inverser les tendances.

Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et la communication (CSAC), Tito Ndombi a, enfin, insisté sur la tâche immense de son institution de régulation dans les médias. Le CSAC a besoin d’être soutenu pour un pays qui aujourd’hui, a à peu près 600 stations qui fonctionnent, dont certaines sans autorisation du gouvernement, a-t-il précisé.

Cet atelier était conjointement organisé par l’UNICEF, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale  (UNOCA), la MONUSCO et le Haut-commissariat aux Droits de l’homme. ACP/ODM/RNL/NKV/TKM/MMC

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