Kinshasa, 21 décembre 2024 (ACP).- L’implication du gouvernement congolais pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le territoire de Kwamouth, province du Maï-Ndombe (ouest de la République démocratique du Congo), a été recommandée samedi dans une déclaration des ressortissants de cette contrée vivant à Kinshasa.
« Nous, ressortissants du territoire de Kwamouth, constitués en une Association pour la défense des intérêts de notre terroir, recommandons l’implication du gouvernement congolais pour l’instauration de la sécurité et de la paix dans le territoire de Kwamouth », a lu Moïse Moleme, rapporteur de ladite association.
« Considérant la gravité et l’ampleur des atrocités de la milice Mobondo, qui n’ont que trop duré, et pour y apporter une vigoureuse réaction, (cette paix) passe par un déploiement massif des militaires dans les coins et recoins du territoire de Kwamouth en vue de pourchasser ces extrémistes dans leurs dernières poches de retranchement et permettre ainsi le retour de la sécurité, de la paix et de la vie », a-t-il poursuivi.
Les ressortissants de Kwamouth ont également recommandé au gouvernement d’engager des poursuites judiciaires à l’endroit des insurgés (miliciens) appréhendés et des instigateurs de ces violences, en vue de dissuader pareilles atrocités et d’assurer aux populations dispersées suite à ces actes un accompagnement social et leur permettre de se réinstaller avec un minimum de sécurité sociale.
Ils ont, en outre, recommandé au gouvernement d’assurer le retour des chefs coutumiers et leurs populations dans leurs villages, de les doter d’un accompagnement de la police et ou des militaires, mais aussi d’associer les élus locaux et les leaders d’opinion originaires de Kwamouth dans différentes missions de pacification et d’accompagnement social.
La réhabilitation des infrastructures sociales, scolaires et hospitalières, ainsi que l’accélération des travaux d’asphaltage de la route nationale n° 17 « pour la rendre fluide et diminuer ainsi l’ampleur d’atrocités qui s’y commettent », font également partie des recommandations adressées à l’exécutif national.
Bilan catastrophique
Selon ces ressortissants du territoire de Kwamouth, le bilan est catastrophique sur le terrain, avec plusieurs morts déplorés, et sur le plan social, des infrastructures sociales, scolaires et hospitalières vandalisées, pillées et brûlées. Les habitants de rares villages encore en place ne peuvent plus accéder à leurs champs dans la forêt. « Ils sont piégés tant sur l’axe fleuve, Kasaï que sur la route nationale n°17 devenue le théâtre de tueries », a encore dit Moïse Moleme.
Par ailleurs, cette instabilité a eu aussi un impact sur le plan politique, le territoire de Kwamouth n’ayant pas eu droit aux élections présidentielle, législatives, provinciales et territoriales organisées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en décembre 2023.
Enfin, les ressortissants de Kwamouth ont salué les différentes initiatives de paix entreprises par le gouvernement de la République, notamment le dialogue entre les Chefs coutumiers yaka et teke sur demande expresse du Chef de l’Etat.
En avril 2024, réunis à la Cité de l’Union africaine autour du Président Tshisekedi, les représentants de ces communautés téké (Maï-Ndombe) et yaka (Kwango), avaient signé un acte d’engagement global et inclusif pour la paix et la stabilité dans les provinces de Maï-Ndombe, Kwilu, Kwango, Kinshasa et Kongo-Central.
Tout récemment, le Président de la République a désigné M. Marco Banguli, un leader teke, pour la recherche des pistes de solutions en vue d’une paix durable entre ces deux communautés.
« Monsieur le Président m’a confié la mission, en ma qualité de leader Téké-Humbu, d’explorer les pistes de solution au conflit opposant les Teke et les Yaka et dans lequel se sont impliqués les Mobondo », avait dit Marco Banguli, après sa rencontre avec le Chef de l’État, à la Cité de l’Union africaine, au mois de septembre dernier. ACP/UKB