Kinshasa, 11 janvier 2022(ACP).-Le Mali est sous tensions après les lourdes sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA en raison de l’incapacité de la junte au pouvoir d’organiser rapidement des élections, ont rapporté mardi, les médias internationaux.
À Bamako, selon les sources, les habitants ne sont « pas d’accord » avec les restrictions annoncées dimanche.
Le Mali est de plus en plus isolé depuis que la CEDEAO, bloc d’Afrique de l’Ouest, a imposé de nouvelles sanctions, notamment la fermeture des frontières, un embargo commercial et le gel des avoirs de l’État, en raison du retard pris dans le rétablissement d’un régime civil.
Les experts estiment que ces mesures risquent d’infliger des dommages importants à l’État sahélien, qui est déjà en proie à la pauvreté et lutte contre une insurrection djihadiste.
Les habitants de Bamako ont déclaré qu’ils n’étaient « pas d’accord » avec les nouvelles sanctions imposées au Mali par la CEDEAO, bloc d’Afrique de l’Ouest, notamment la fermeture des frontières, un embargo commercial et le gel des avoirs de l’État, en raison du retard pris dans le rétablissement d’un régime civil.
Dimanche, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, composée de 15 pays, a imposé des sanctions économiques et diplomatiques au Mali en raison de l’incapacité des militaires au pouvoir à organiser rapidement des élections.
L’armée malienne avait initialement promis d’organiser des élections en février 2022, après avoir organisé un coup d’État en août 2020. Mais en décembre, elle a suggéré de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires, invoquant des problèmes de sécurité.
Le Mali s’efforce de contenir une insurrection djihadiste brutale qui a fait son apparition en 2012, avant de s’étendre au Burkina Faso et au Niger voisins. Mais le report des élections proposées a provoqué la colère des voisins du Mali et les a poussés à imposer des sanctions.
Les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de fermer les frontières du bloc avec le Mali et d’imposer un embargo commercial. Ils se sont également engagés à interrompre l’aide au pays et à geler ses avoirs à la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest. Les dirigeants ont également décidé de rappeler leurs ambassadeurs du Mali.
Le Mali sollicite un dialogue avec la CEDEAO
Par ailleurs, le colonel Assimi Goïta a appelé à la poursuite du dialogue avec la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui a décidé de punir sévèrement la transition pour n’avoir pas tenu l’engagement d’organiser les élections en vue d’une transition civile du pouvoir.
« Même si nous regrettons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue », a déclaré le président du Mali à la télévision malienne.
« Je dois vous dire que même si nous regrettons le caractère illégal, illégitime et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l’organisation. »
Dimanche, La CEDEAO a imposé une batterie de mesures de rétorsion qui ouvrent la voie à une nouvelle période de grande incertitude.
Après ses sanctions, les autorités maliennes ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs dans les Etats membres de la CEDEAO et de fermer les frontières avec ces pays, des mesures de réciprocité largement symboliques.
Après avoir appliqué des mesures de réciprocité en rappelant ses ambassadeurs dans les pays de la CEDEAO, le Mali dit travailler au retour de l’ordre constitutionnel
« Notre engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé n’a jamais failli. Nous appelons la CEDEAO une fois de plus à une analyse approfondie de la situation de notre pays en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au-dessus de toutes autres considérations. »
La France a apporté son plein soutien aux sanctions de la CEDEAO, les Etats-Unis ont exhorté les autorités maliennes à revenir à la démocratie en temps opportun. Quant à la Russie, elle dit comprendre les difficultés auxquelles se heurtent les autorités maliennes pour la préparation des élections. ACP/Kayu/Thd/KMT/MMC