Kinshasa, 10 décembre 2023(ACP/Xinhua).- Des milliers d’habitants sont descendus samedi dans les rues de Niamey, capitale du Niger, dans le cadre d’une manifestation contre les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a appris dimanche l’ACP de source officielle nigérienne.
« Des milliers d’habitants sont descendus dans les rues de Niamey pour manifestation contre les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le peuple reste debout et engagé pour la sauvegarde de sa patrie, pour sa souveraineté et pour son indépendance totale », a déclaré le général Abdou Assoumane Harouna, gouverneur de la région de Niamey.
Organisée à la veille du sommet de la CEDEAO, la manifestation a pour objet d’exiger la levée des sanctions imposées au Niger par la CEDEAO, à la suite du coup d’Etat du 26 juillet dernier. Outre les sanctions, la CEDEAO avait mis en garde contre une intervention militaire si la junte ne restaurait pas l’ordre constitutionnel et ne libérait pas le président Mohamed Bazoum.
Cette marche citoyenne, organisée par le Front patriotique pour la souveraineté, un des principaux mouvements de la société civile, a vu aussi la participation de membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, régime militaire).
Des ONG demandent une exemption dans les sanctions pour l’aide humanitaire
Dans ce contexte, un groupe de 11 ONG opérant au Niger – dont Action contre la faim et Oxfam, demande une exemption humanitaire aux sanctions de l’organisation sous régionale. Cette exemption a été rappelée par la commission fin août à trois pays frontaliers (Togo, Bénin, Nigéria). Mais faute de cadre juridique clair et d’inscription dans le cadre légal de ces sanctions, l’aide a beaucoup de mal à cheminer jusqu’aux humanitaires, dont les programmes tournent au ralenti.
« La conséquence du manque de cette exemption est que les produits nécessaires à l’assistance humanitaire, que ce soit des médicaments, de la nourriture ou de l’assistance nutritionnelle pour les enfants malnutris, sont considérés comme des marchandises quelconques et donc ne bénéficient pas d’un laissez-passer spécial pour pouvoir entrer au Niger », a précisé Mohammed Chikhaoui, représentant des ONG internationales au Niger.
Avec leur plan de sortie de crise, les militaires de Niamey veulent notamment que les sanctions visant le Niger soient levées. Ces sanctions rendent la distribution humanitaire au Niger pratiquement impossible. Plusieurs milliers de camions sont bloqués aux frontières du pays, alors que 4,3 millions de personnes ont un besoin urgent d’assistance, selon les signataires.
ACP/KHM