Kinshasa, 22 décembre 2021 (ACP).- La Haute cour militaire, siégeant en matière répressive au second degré, a confronté mercredi, le général Zelwa Katanga alias Djadidja, ancien commandant bataillon de la Police militaire ville de Kinshasa et le major Paul Mwilambwe, ancien chargé de sécurité du bâtiment de l’Inspection générale de la Police en 2010, au sujet de l’endroit où aurait été enterré le corps de Ficèle Bazana.
Cette confrontation a été faite, au cours de l’audience tenue en chambre foraine à la prison de Ndolo, dans l’affaire ministère public, la partie civile Chebeya contre les prévenus Christian Ngoy Kenga Kenga et son garde du corps Jacques Migabo, accusés de détournement d’arme et munition de guerre, association des malfaiteurs, assassinat, enlèvement, terrorisme et désertion simple.
Dans sa déposition, le major Paul Mwilambwe a indiqué avoir envoyé un croquis dans les réseaux sociaux lors de son exil au Sénégal pour éclairer l’opinion sur la situation géographique de la concession du général Djadidja à Mitendi où aurait été enterré le corps de Fidèle Bazana.
Il a ajouté avoir fait ce schéma par rapport aux informations qu’il avait reçues avant son exil de la part du général Djadidja, de Christian Ngoy Kenga Kenga et de l’adjudant Banza, faisant état que Fidèle Bazana avait été enterré dans la concession du général Djadidja.
Paul Mwilambwe dit avoir connu cette parcelle pour avoir accompagné Christian Ngoy Kenga Kenga dans cette concession sur invitation du général Djadidja en 2008. C’était ce même jour, a-t-il dit, que le général Djadidja lui avait présenté l’adjudant Banza, gardien de la concession qui était un soldat du bataillon Police militaire de Mitendi.
Rejet par le général Djadidja des allégations de Paul Mwilambwe
Pour sa part, le général Djadidja a rejeté les allégations de Paul Mwilambwe rétorquant que Fidèle Bazana n’avait pas été enterré dans sa concession de Mitendi, ajoutant la descente effectuée par la Haute cour est une preuve indéniable. Il a, par ailleurs, fait savoir qu’il n’avait jamais connu l’adjudant Banza en tant que soldat de son bataillon.
En réaction, l’officier du ministère public a renseigné que la descente effectuée à Mitendi n’avait pas pour objectif de chercher la preuve de l’enterrement de Bazana mais de reconstituer les faits de la cause.
Il a, en outre, déclaré que le propos du général Djadidja ne le surprend pas parce qu’il a adopté l’attitude de tout nier.
Par ailleurs, la Haute cour a auditionné en tant que renseignant le commissaire supérieur Christian Kongolo Muanda, ancien Chef d’escorte de la sécurité de John Numbi, actuellement en détention à la prison de Ndolo, pour avoir organisé le voyage vers Lubumbashi des exécutants de l’assassinat de Chebeya et Bazana, le 04 juin 2010, à savoir, Doudou Ilunga, Jeancy Mulanga et Sadam Kibumbe.
Auparavant, le prévenu Paul Mwilambwe a fait écouter à la Haute cour l’audio sur les menaces de mort proférée contre sa personne par des proches de John Numbi, au cas où il retournerait à Kinshasa. Cette audio a aussi renseigné que la veuve Chebeya avait reçu une somme de 6.500.000 USD de l’ancien Président Kabila par l’entremise de feu Katumba Mwanke, pour son voyage au Canada et l’achat d’un appartement.
Démenti formel de la partie civile Chebeya de l’audio de Paul Mwilambwe
La partie civile Chebeya a apporté un démenti formelle à cette audio en disant qu’un mensonge grossier s’est glissé là-dessus. Pour elle, le voyage de la veuve Chebeya et ses orphelins au Canada a été pris en charge par les organisations de droits de l’homme et qu’aucune somme d’argent n’avait pas été donnée par les autorités de l’époque quant à ce.
L’organe de la loi a apaisé la partie civile Chebeya en soutenant que cette audio a été écoutée du fait des menaces de mort que courait Paul Mwilambwe, avant d’ajouter que ce qui a été dit dans cette audio recoupe avec les choses qui ont été dites aux audiences.
La Haute cour a renvoyé la prochaine audience au 12 janvier prochain. Elle sera consacrée à la plaidoirie des avocats. ACP/ODM/KJI/KMT