Uvira, 19 mai 2025 (ACP).- Plusieurs élèves congolais originaires des territoires d’Uvira et de Walungu au Sud-Kivu (est de la République démocratique du Congo), réfugiés au Burundi suite à l’agression rwandaise, ont témoigné lundi de leurs difficultés à suivre normalement les cours, confrontés à la barrière de la langue d’enseignement locale, essentiellement le kirundi.« Le rythme et la langue dans laquelle certains cours sont dispensés ici au Burundi, nous rendent un peu passifs à l’école. Il y a certainement des cours où nous sommes enseignés en français et en anglais, mais d’autres en majorité sont dispensés en kirundi et on s’y adapte à peine. Également, le programme d’enseignement national du Burundi est très différent de notre programme de la RDC », a fait savoir Adrien Bahige, élève en 8ème éducation de base.« Pour ne pas perdre l’équilibre dans les matières enseignées, on a sollicité que des enseignements spéciaux nous soient organisés dans les camps où nous sommes internés, évidemment par des enseignants congolais aussi réfugiés ici », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « cela va nous permettre de rester au même fil d’enseignement avec nos collègues qui suivent les cours en RDC. D’ailleurs, nous sommes perturbés et souhaitons voir cette guerre se terminer pour regagner nos domiciles, afin de ne pas aussi connaître des retards scolaires ».Signalons que c’est depuis le mois de février que la situation de guerre d’agression, causée par l’invasion de l’armée soutenue par ses supplétifs de l’AFC-M23, a perturbé les activités scolaires dans les territoires de Walungu et Uvira.
Au début du mois de mai, le Coordinateur diocésain des écoles catholiques d’Uvira a révélé à l’ACP que 86 écoles catholiques sont non opérationnelles dans ledit diocèse, suite à l’agression rwandaise. « Quatre-vingt-six écoles sont non opérationnelles, avec un effectif de 23 146 élèves privés de leur droit fondamental à l’éducation (sous-division Uvira 2 et 3 dans les hauts plateaux d’Uvira et Fizi, de Minembwe dans Fizi 5 et les écoles de Kamanyola dans Walungu 2) », avait indiqué Dieudonné Monde Mutambala.
Il a ajouté que certaines écoles d’Uvira 2 (Luvungi) et Walungu 2 (Kamanyola) font fonctionner seulement les classes de 6ème primaires, de 8ème école de base et 4ème humanité pour les préparatifs aux épreuves certificatives.
A Katogota, l’école primaire 2 Katogota et l’institut saint Paul sont occupés par les rebelles de l’AFC/M23, a-t-il poursuivi, soulignant que les mobiliers de ces écoles (tables, bancs, pupitres, chaises) ont été utilisés comme bois de chauffage.
Dans ce contexte extrêmement difficile, des familles ont été obligées de chercher refuge au Burundi. Face à cette situation, d’autres enfants sont totalement contraints d’abandonner l’école suite au manque des moyens financiers de leurs parents. ACP/C.L.