Kinshasa, 25 juin 2025 (ACP). – La promotion de l’entrepreneuriat local par la collaboration entre Congolais sur certains projets pour bâtir un tissu économique en République démocratique du Congo (RDC), a été encouragée mercredi, par une facilitatrice d’emplois et responsable de l’entreprise « Congo Business », lors d’un entretien avec l’ACP.
« Il est crucial de promouvoir l’entrepreneuriat local et d’encourager la collaboration entre les Congolais pour bâtir un tissu économique solide. Il est même impératif d’investir dans la formation des Congolais afin de leur fournir les compétences nécessaires, notamment dans des secteurs à forte demande », a déclaré Linda Endundo Bononge.
Elle a souligné que la RDC connaît une situation économique prospère, contrairement aux discours pessimistes de certains observateurs, en indiquant que la capitale, Kinshasa, observe une augmentation significative du nombre de magasins, d’hôtels et de voitures, témoignant d’une croissance florissante. « Un défi majeur persiste : la main-d’œuvre engagée sur les chantiers de construction est souvent étrangère », a-t-elle indiqué.
Pour remédier à cette situation, la facilitatrice a suggéré de prioriser le recrutement des Congolais compétents et de soutenir les entreprises qui choisissent d’embaucher des travailleurs locaux. « Ces entreprises font face à des pressions fiscales qui entravent leur développement. La promesse de rendre les Congolais millionnaires se heurte à une réalité complexe où, même si certaines initiatives favorisent la création de richesses, il est nécessaire d’assurer la génération d’emplois conséquents », a-t-elle indiqué.
Selon elle, les conditions d’accès au marché, conçues pour favoriser l’emploi local, apparaissent trop contraignantes pour les entrepreneurs congolais. Pourtant, il est essentiel d’adapter ces critères afin de permettre aux entreprises locales de concourir équitablement pour les contrats, souvent remportés par des entreprises étrangères.
Nécessité de collaborer sur des projets communs
Par ailleurs, Mme Linda Endundo Bononge a évoqué la nécessité d’une collaboration entre Congolais sur des projets communs qui reste encore problématique. Les décisions sont souvent influencées par des liens familiaux ou tribaux, au détriment des considérations économiques. Il est impératif de privilégier l’économie en recrutant sur la base des compétences, permettant ainsi d’atteindre des objectifs communs.
Mme Endundo a, par ailleurs, encouragé les employeurs à se questionner sur les conditions de travail qu’ils imposent, sur les salaires qu’ils offrent et sur les compétences qu’ils partagent avec leurs employés, avant de souligner que l’évolution des compétences des travailleurs est primordiale pour dépasser une mentalité d’infantilisation qui freine leur développement.
« Je dis toujours à mes employés qu’ils doivent aspirer à gagner davantage que moi, favorisant ainsi leur progression professionnelle et l’enrichissement de leurs compétences. Malheureusement, une culture de féodalisation persiste, où l’employé est perçu comme un simple moyen et non comme un partenaire à développer », a-t-elle fait savoir.
Selon la source, de plus en plus d’expatriés font appel à des nounous d’autres pays pour s’occuper de leurs enfants en République démocratique du Congo, soulignant aussi l’urgence de valoriser les ressources humaines. Ceci étant, a-t-elle insisté, promouvoir un environnement économique favorable aux Congolais est donc une nécessité impérieuse.
ACP/C.L.