Kinshasa, 03 novembre 2024 (ACP).- Une messe pour la recherche d’une paix durable dans le conflit communautaire Teke–Yaka a été organisée, samedi dans la paroisse Saint Amand à Mombele à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
«Nous sommes ici pour commémorer les deux ans des atrocités dans le Plateau de Bateke (à Kinshasa et dans le territoire de Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe) et Bagata(Kwilu) en République démocratique du Congo. Si nous voulons bien une solution efficace et une paix durable à cette crise, quelques préalables doivent être mis en œuvre notamment la requalification de Mobondo, la prise en charge des déplacés de ce conflit », a déclaré Oscar Bitonsala, coordonnateur de l’Association pour la défense des intérêts et le développement du peuple teke (ADDT).
« Aussi faudra-t-il considérer cette journée comme un forum s’inscrivant dans un processus de rétablissement de la vérité sur cette affaire publique, le phénomène Mobondo et la recherche de la paix dans cet espace de vie appelé Plateau de Bateke », a-t- il ajouté.
Le coordonnateur de l’ADDT a indiqué que le phénomène Mobondo a amené plusieurs conséquences négatives dans la vie de la nation, notamment sur le plan économique en dehors de la catastrophe humanitaire qui l’a engendré.
L’inflation par le coût que connaît la ville de Kinshasa, trouve aussi son explication, selon lui, dans ce phénomène, car le Plateau de Bateke, l’un des principaux fournisseurs de la ville de Kinshasa en denrées alimentaires, est en mal de production.
Au nom de la communauté teke, il a rendu des hommages au Chef de l’Etat pour sa volonté d’œuvrer pour la paix dans le Plateau de Bateke, en saluant aussi les efforts consentis par toute personne de près ou de loin dans ce processus de paix.
L’ADDT a aussi encouragé le patriarche Marco Banguli pour sa désignation en qualité de facilitateur pour la paix dans le Plateau de Bateke.
Cette activité de commémoration de deux ans des atrocités au Plateau de Bateke (Maluku-Kinshasa, Kwamouth, Bagata…), a été organisée par trois associations teke, à savoir l’ADDT, la Fondation Arsène Kingo (FONAK) et l’Asbl Humanisme.
L’assistance du Gouvernement congolais et de la communauté internationale sollicitée
Pour sa part, Willy Bolio, député national honoraire et notable teke, a plaidé pour l’assistance totale du Gouvernement congolais et de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit et pour permettre aux teke ainsi qu’à leurs chefs coutumiers rescapés de reprendre le contrôle total de leurs terres.
« C’était une messe en mémoire des teke massacrés chez eux dans le Plateau de Bateke à Kinshasa et à Kwamouth dans la province du Mai-Ndombe et Bagata, en République démocratique du Congo ; les associations teke se sont réunies aujourd’hui deux ans après pour commémorer. Et ces atrocités continuent et il n’y a pas encore de paix », a dit Willy Bolio.
Pour la prise en compte de Kwamouth dans le programme de 145 territoires
« Nous sollicitons l’implication directe du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi pour l’éradication totale du phénomène Mobondo, de restaurer l’autorité de l’Etat à Kwamouth, Bagata, Maluku et ailleurs en République démocratique du Congo pour ainsi permettre le retour des déplacés dans leurs milieux d’origine, de prendre en compte le territoire de Kwamouth dans les programmes de 145 territoires et du gouvernement congolais », a déclaré Barthélémy Makani Wawa, secrétaire général de l’Association pour la défense des intérêts et le développement des teke (ADDT).
Il a été également recommandé au gouvernement d’asphalter rapidement la route Mongata-Ngandambo (en face de la ville de Bandundu), d’engager des pourparlers avec les vrais chefs coutumiers teke pour développer une zone agricole dans le plateau de Bateke quand la paix aura été rétablie totalement.
M. David Bisaka, vice-président de l’Assemblée provinciale de Mai-Ndombe, élu du territoire de Kwamouth, a lancé une invitation au gouvernement congolais de rétablir totalement l’autorité de l’Etat dans l’espace teke où l’insécurité continue.
La sécurité, a-t-il dit, n’est pas une faveur, mais c’est l’obligation de l’Etat.
Il a aussi lancé un appel aux chefs coutumiers teke et à tous les fils du terroir à l’unité et à la collaboration pour faire attendre une seule voix permettant de mettre fin à ces atrocités qui ont trop duré.
La messe commémorative de ces deux ans d’atrocités dans le Plateau de bateke a été célébrée par le Père Noël Mutombo, curé de la Paroisse Saint Amand, qui a invité les chrétiens à garder toujours leurs lampes allumées pour ne pas tomber dans le mal.
Le conflit teke-yaka qui avait commencé en juin 2022, a causé plusieurs morts et d’importants dégâts matériels.
ACP/C.L.