Révéler pour reconstruire

(Par Pitshou Mulumba)


Kinshasa, 08 août 2024 (ACP).- L’heure est venue pour l’ouverture des « placards » et la révélation des « cadavres » du passé en République Démocratique du Congo. L’annonce faite par le Président Félix Tshisekedi lors de sa récente intervention médiatique à Bruxelles le 6 août marque un tournant décisif dans la gestion des affaires de l’État congolais. Cette prise de position témoigne d’une volonté claire de balayer les héritages toxiques du régime précédent tout en mettant en lumière les zones d’ombre qui ont longtemps obscurci la trajectoire nationale. Un geste nécessaire et significatif.

En effet, l’ouverture des placards représente un pas crucial vers une gouvernance plus transparente et équitable. Les répercussions de ces révélations pourraient, à terme, faciliter une meilleure compréhension des défis passés et permettre au pays de reconstruire ses fondations sur des bases plus solides. Le Congo, longtemps miné par des systèmes de gestion mafieux ayant transformé le pouvoir en un outil de pillage et de corruption, se trouve à un carrefour déterminant. Cette réalité, loin d’être de simples anecdotes, est profondément enracinée dans les pratiques de gouvernance et les structures de pouvoir ayant perduré pendant 18 ans. Curieusement, presque tous ces anciens gestionnaires se posent aujourd’hui en donneurs de leçons en matière de gouvernance, se présentant comme opposants tout en ayant échoué à résoudre les problèmes laissés derrière eux et contribué à renforcer les mécanismes de corruption qu’ils prétendent dénoncer.

Face à cette situation, le Président Tshisekedi, malgré sa bonne foi et son désir de tourner la page du passé, se voit contraint d’explorer ces archives obscures pour rétablir la vérité et fournir au peuple congolais les éclaircissements qu’il mérite. L’annonce de cette démarche dépasse le cadre de la simple symbolique ; elle marque une initiative concrète visant à exposer les abus et dérives du passé pour restaurer la confiance et la transparence.

Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, jouera un rôle crucial dans cette quête de vérité. Sa mission est de mettre en lumière les scandales financiers ayant ébranlé le pays, offrant des réponses aux nombreuses interrogations du peuple. C’est en affrontant ces vérités, aussi ardues soient-elles, que le pays pourra réellement progresser et se reconstruire sur des bases solides.

Ainsi, cette déclaration inaugure une nouvelle ère pour la République Démocratique du Congo, une époque où vérité et transparence deviendront les piliers de la gouvernance. Le peuple congolais, longtemps assoiffé de justice, se voit enfin offrir une lueur d’espoir, attendant avec impatience que les voiles du passé soient levées pour dévoiler une vérité cruciale à la reconstruction de la nation. 

Aujourd’hui, la dénonciation des actes de corruption présumée, bien au-delà des simples réseaux sociaux et inscrite dans une démarche globale de justice et de vérité, constitue une première étape vers une nouvelle ère de gouvernance. L’appel du Président Tshisekedi à éviter la récupération politique et l’humiliation publique envoie un message clair : la quête de vérité ne doit pas devenir un terrain de jeu pour les opportunistes, mais un processus rigoureux et respectueux. ACP/ C.L.

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