Sénat-RDC : la présence des agriculteurs nilotiques au Congo-Brazzaville fait redouter l’insécurité à Luozi  (Rapporteur)

Kinshasa, 12 décembre 2024 (ACP).-La Rapporteure du Sénat  a dit redouter de l’insécurité à partir des frontières terrestres avec le Congo/Brazzaville, notamment à Luozi, au regard de la présence des agriculteurs nilotiques  dans ce pays frontalier à la République démocratique du Congo, au cours de la séance plénière de jeudi.

« Nous devons attirer l’attention de la plénière dans ce sens où nous avons la vallée de Luala, l’un des secteurs frontaliers avec le Congo/Brazzaville, qui a des terres tellement fertiles, que nous craignons que ces terres soient convoitées par nos voisins et créer l’insécurité dans la zone. Ce n’est pas pour rien que le Rwanda a voulu nécessairement cet espace-là », a dénoncé la sénatrice Néfertiti Ngudianza Bayokisa Kisuka, Rapporteure de la Chambre haute du Parlement, en marge des travaux de la plénière consacrée à l’examen et adoption de la synthèse nationale des rapports des vacances parlementaires pour la période du 13 août au 14 septembre 2024.

Elle a circonscrit son intervention dans le contexte des accords agricoles signés entre le Congo Brazzaville et le Rwanda, lesquels ont donné l’ouverture à une présence accrue des agriculteurs nilotiques dans la zone congolaise (Congo Brazzaville), voisine du territoire de Luozi (RDC).

Pour cette raison, la sénatrice Ngudianza, s’appuyant sur une série des rapports et renseignements en provenance de cette zone, a émis le vœu de voir le bureau du Sénat sensibiliser le Gouvernement sur la nécessité de prendre des dispositions, en vue de prévenir tout éventuel potentiel danger.

Elle a précisé que la RDC partage près de 135 km des frontières avec le Congo/Brazzaville. Cet espace s’étend essentiellement dans le territoire de Luozi.  D’après l’élue des élus de la circonscription électorale de Luozi, aujourd’hui, il y a six secteurs sur dix qui partagent la frontière avec le Congo Brazzaville.

Malheureusement, a-t-elle souligné, le territoire de Luozi est « un trou noir » car dépourvu  presque de l’électricité et aussi non couverte par des réseaux téléphoniques et pourrait éventuellement constituer un « maillon faible ».

Dans un tout autre registre et cette fois-là sur le plan économique, la Rapporteure du Sénat a alerté sur le quasi arrêt si pas le ralentissement accentué des travaux du port en eaux profondes de Banana.

« Nous devons protéger notre pays parce que maintenant que nous allons construire ce port en eaux profondes, nous devons nous assurer du fait que ce projet ne soit pas comme un tombeau blanchi, nous devons donc soutenir notre fierté nationale et avoir des solutions en termes économiques, je pense que ce port apporterait aussi un souffle évident pour  la zone ouest et pourquoi pas pour tout le pays ».

« Nous devons tenir à concrétiser cet important projet, en dépit des différents accords que nous avons signés dont celui portant sur le Corridor de Lobito en Angola », a-t-elle plaidé.

Somme toute, la sénatrice  Ngudianza a souhaité que la commission spéciale chargée de l’élaboration de la sythèse nationale des rapports des vacances parlementaires puisse ajouter ses deux préoccupations précitées.

ACP/Célestin Lutete

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