Sud-Kivu : les Nations Unies sensibilisent à la gestion pacifique des contentieux électoraux

Uvira, 25 janvier 2024 (ACP).-  Les contentieux électoraux en République démocratique du Congo (RDC) ont fait l’objet d’un café politique organisé jeudi à Uvira, au Sud-Kivu (Est du pays), par la section politique de la mission onusienne, en vue d’amener les parties prenantes au processus électoral à une gestion pacifique des litiges.

« Cette activité vise à encourager les acteurs à recourir aux méthodes constitutionnelles de gestion des contentieux électoraux en vue de préserver la paix et la cohésion dans la province du Sud-Kivu, mais aussi favoriser les échanges et partage d’expériences entre la Commission électorale nationale indépendante (Céni), les acteurs politiques et la société civile sur le déroulement du processus électoral de manière globale », a déclaré Jean-Marie Muganguzi, assistant aux affaires politiques de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) à Uvira.

« Ces assises constituent également un espace d’échanges pour amener les parties prenantes au processus électoral à identifier de manière commune les efforts entrepris et les défis rencontrés au cours de l’organisation des élections de décembre 2023 », a ajouté M. Muganguzi.

Les participants à ces échanges ont été informés sur le cadre légal pour les contestations des résultats et la résolution des litiges électoraux, afin de réduire les risques de violences liées au déroulement des scrutins et garantir l’engagement des acteurs pour un climat politique apaisé, à l’issue de la proclamation des résultats.

« Sur la gestion des conflits après les élections, nous avons souligné qu’il ne faudra pas que, quand on est lésé, on commence à se rendre justice. Si quelqu’un est lésé, il doit se présenter au niveau de son parti ou regroupement politique qui va mandater quelqu’un à la justice », a souligné M. Pius Bikungu Bemeri, secrétaire exécutif provincial (SEP) de la Céni-Sud-Kivu.

Il a rappelé à l’attention des candidats aux contentieux électoraux les juridictions compétentes pour le traitement de leurs litiges.

Pour les candidats députés nationaux, la juridiction compétente est la Cour constitutionnelle, pour les provinciaux ce sont les Cours d’appel de chaque province, et pour les conseillers communaux c’est aux tribunaux de grande instance (TGI).

« Chaque candidat qui se sent défavorisé a le droit de porter plainte, d’accuser, non pas les agents temporaires qui ont été engagés par la Céni, les agents de la Céni non plus, mais il faut accuser la Céni elle-même, car elle est seule responsable de tout et c’est bien elle qui saura comment corriger après vérification », a-t-il fait savoir.

Evaluation du processus

Le SEP de la Céni Sud-Kivu, Pius Bikungu Bemeri a, en outre, planché sur l’évaluation du processus électoral afin de relever ses faiblesses pour mieux préparer les échéances à venir.

« Nous avons parlé de ce qui a été réalisé selon le calendrier électoral de la Céni, notamment la révision du fichier électoral, la répartition des sièges, les élections proprement dites, les activités en cours et d’autres à réaliser, par exemple l’ouverture des bureaux de réception et traitement des candidatures pour les sénateurs, les gouverneurs des provinces, les maires de la ville, les conseillers des chefferies, secteurs et autres », a fait savoir le SEP de la Céni au Sud-Kivu.

Il est revenu sur le calcul du seuil fixé par la loi électorale afin de faire comprendre aux participants comment la centrale électorale a procédé à l’attribution des sièges aux partis et regroupements politiques parties prenantes aux élections du 20 décembre dernier.

« Certains candidats, par ignorance, pensaient que comme ils ont beaucoup de voix, automatiquement ils ont gagné les élections. Ceci parce qu’ils n’ont pas maitrisé la notion du seuil électoral fixé par la loi », a soutenu Pius Bikungu Bemeri. ACP/

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