Sud-Ubangi : alerte d’une tragédie meurtrière entre deux groupements à Budjala

Kinshasa, 11 juin 2025 (ACP).- Une alerte sur une tragédie meurtrière à la suite d’un conflit entre deux groupements dans le territoire de Budjala, en province du  Sud-Ubangi, dans le nord de la République démocratique du Congo, a été lancée mercredi  dans une motion d’information au Sénat.

« C’est avec un cœur lourd que je prends la parole en vertu des dispositions de l’article 95 du Règlement intérieur, pour porter à votre attention qu’une tragédie silencieuse mais bien réelle et meurtrière se déroule dans le territoire de Budjala, opposant les groupements Mosange et Sawo, dans le village de LiKao-Mayi, dans le secteur de Ndolo-Liboko, territoire  de Budjala », a déclaré le sénateur Willy Bussa Mosobu.

Selon l’élu des élus du Sud-Ubangi, en date du 6 et 7 juin 2025, deux compatriotes de deux camps ont perdu la vie, à la suite de ce différend.

« Au-delà des morts, ce sont des communautés entières qui sont en détresse et des centaines de familles plongées dans la peur », a-t-il souligné.

« Le conflit a pris une tournure chaotique, des villages ont été incendiés, les populations fuient par peur des représailles et, la mobilité est désormais difficile  sinon, impossible », a-t-il alerté.

A en croire le sénateur, les habitants du groupement de Mosange ne peuvent plus passer par le village Likao-Mayi pour rejoindre la cité de Budjala et d’autres villages environnants. Et aussi, a-t-il renchéri, ceux de Likao-Mayi n’ont plus accès au fleuve via le groupement Mosange pour rejoindre d’autres groupements sinon, le fleuve ou soit passer par Mbandaka ou Kinshasa.

Cette situation, a déploré le sénateur, a eu comme résultats notamment la désorganisation totale des échanges, la chute des activités économiques et l’isolement.

« Ce conflit dure depuis presque deux ans. Et si rien ne fait, le pire risque d’arriver. C’est n’est pas un incident isolé », a-t-il rappelé.

Le sénateur redoute d’un massacre en vue et invite le gouvernement à réagir le plus vite possible.

Face au tableau que présente Budjala présentement, Willy Bussa recommande que le gouvernement central dépêche une mission humanitaire urgente pour soulager la population affectée.

Il invite, par ailleurs, le Sénat à diligenter une mission parlementaire d’enquête et d’assurance humanitaire afin de prévenir l’escalade des hostilités et rétablir la paix dans le chef de cette population qui attend un geste fort.

Très affecté par cette motion, Jean-Michel Sama Lukonde, speaker de la Chambre haute du Parlement, a invité l’auteur de la motion à s’approcher du bureau avec une version formalisée de sa proposition.

ACP/Célestin Lutete

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